jeudi 19 avril 2007

Petites tentations, grosse volonté


Etre tenté. Voila ma foi un sentiment que nous connaissons tous et qui met à rude épreuve notre volonté. Je ne parle pas forcément des grandes tentations. Non. Je fais plutôt allusion aux petites tentations quotidiennes qui démontrent que notre capacité à résister se réduit bien souvent en une simple intention.

Exemple. L’apéro est un moment de grande tentation. Le petit bol de cacahouètes grillées à sec et aromatisées aux épices est diabolique. Au départ nous piochons copieusement et puis très vite nous nous disons, allez la dernière. Cette dernière signifie bien souvent une dernière poignée. Alors que notre cerveau nous indiquait plutôt la dernière cacahouètes. Alors nous piochons copieusement. En principe cette fournée là on l’apprécie, parce que nous savons que c’est le dernière. En principe. A peine avalé, la tentation se réactive : allez quoi c’est fête ce soir, tu peux te permettre de te gaver ! Nous observons autour de nous. Les autres apparemment ne se posent pas ce genre de question. Ma voisine vient de s’enquiller une brouette de chips. Et pourquoi pas moi ! Et pof, vas y que je m’enfile une dernière poignée. Pour le coup nous le disons aux autres en se servant : « Je prends encore une cacahouètes et j’arrête », histoire cette fois ci de prendre les convives à témoins. A peine dit ça, l’hôtesses de maison se rapplique avec un gigantesque saladier rempli de guacamol accompagné de chips mexicaines … .

Vous l’aurez compris ne pas succomber à ces petites tentations c’est faire preuve d’une extraordinaire volonté. Une volonté quasi surhumaine. Sincèrement, une fille qui résiste à l’envie de se regarder dans le reflet d’une vitrine est une mutante. Un homme qui seul dans un ascenseur n’en profite pas pour se fourrer le doigt dans le nez ou pour remettre ses bijoux de famille en ordre est un extra terrestre. Plus fort, que celui ou celle qui n’a jamais commencé par le biscuit au chocolat dans une boite d’assortiments lève le doigt.

En ce qui me concerne, je tombe toujours dans le panneau. Même pour le coup de la vitrine, c’est vous dire. Alors permettez moi quand même de lever mon chapeau à tous ceux qui résistent et qui sont au final un exemple de volonté. Ceci dit ….on doit méchamment se faire chier avec eux !

mercredi 18 avril 2007

Y a des pêches melbas qui se perdent !

Nous sommes en plein milieu des années 8O dans la petite vallée alpine du Valgaudemar. C’est l’été. Moi et Cyril, mon meilleur ami, sommes à l’affût des jeunes filles en vacances dans notre vallée. Surtout celle des colonies de vacances. Pour remplir cette activité, ô combien importante pour des adolescents en pleine effervescence pubère, nous glandions en terrasse du café du village afin de bondir promptement sur la moindre demoiselle qui nous aurait tapé dans l’œil. Et cela tombe bien puisque voila deux charmantes jeunes filles. Je vous épargne les dialogues hautement intellectuels de ce premier contact. Je vous renvoie aux échanges fournis d’Hélène & les garçons ou du Miels et les abeilles. Ne faites pas ceux qui ne savent pas de quoi je parle ! Tout comme moi vous avez certainement cédé à la tentation de zapper sur ces séries à deux balles dès que vous étiez seul devant votre télé. En plus les filles (et les mecs aussi d’ailleurs) étaient vachement belles. C’est vous dire si la tentation était grande. Bref après quelques formules d’approches sans aucune originalité, nous invitions ces charmantes filles à partager nos verres en soirée à la même terrasse.
Après s’être abondamment lavé le visage avec des litres de biactols, aspergé le corps de déodorant Fabergé senteur Musc, le must, enduit nos cheveux de gel « stu-stu pour les cheucheu », nous voici fidèle au poste en terrasse du café « Chez Michou ». Je sais chez Michou », ça ne vaux pas le « Café des beaux arts » ou encore le « Rendez vous des amoureux », mais lorsque que l’on a que cela sous la main, on ne fait pas le difficile avec l’enseigne. Voici donc nos colombes et le jeu de séduction commence. Et vas y que je me la joue le mec désabusé, qui ne supporte pas les autres garçons de son âge qui sont et font vraiment trop gamins. Vas y que je te fais le garçon qui comprend hyper vachement bien les filles et tous leurs problèmes existentiels. Ben voyons. Vas y en fait que je ne te fais pas le vrai mec que je suis en fait. Mais ce n’est pas grave puisque le courant semble passer. Super !!!!. Je fini ma pêche Melba (comment ça c’est pas romantique non plus la pêche melba) et direction le coin sombre pour conclure.
Mais notre existence est ponctuée d’imprévu. Au moment même ou j’avale ma dernière cuillère de glace à la vanille, un homme entre en terrasse. Il est bouffi, rouge avec des reflets violet, titube et trébuche sur tout ce qui se présente à lui. Tout le monde bien sur l’observe avec angoisse. Comme je me trouve particulièrement intéressant ce soir là, je me permet une remarque : « Mais qu’est ce que c’est que ce poivrot puant la vinasse qui vient nous emmerder !!! ». « Mon père ! » Me répond ma ex futur conquête. A remarque intelligemment constructive, réponse délibérément destructive. Je vous assure qu’à ce moment très précis, vous savez exactement ce qu’est l’hiver nucléaire qui suit l’explosion d’une bombe atomique. Une seule idée en tête : comment survivre ? Ma solution fut radicale. J’ai mis ma tête dans mon pull, je me suis levé sans un mot et je suis parti en titubant et trébuchant sur tout ce qui se présentait devant moi.

samedi 14 avril 2007

Madeleine Forever : la mobylette bleue Motobécane

Faire le kéké sur sa mob !! Un passage presque obligé pour basculer de l’enfance à l’adolescence. Du moins pour les mecs. Ciao, 103 SP, Chappy tout est bon pour profiter de cette liberté nouvelle et surtout pour pavoiser devant les douces du collège. Tout? C’est vite dit. Moi je roulais sur la mobylette bleue de chez Motobécane. Je la piquais en fait à mon grand père. Je me suis vite aperçu que de faire le beau devant les gonzesse sur un vélo de course, m’enlevait de sérieuses options de conclure. Il me fallait une brel, et celle qui était à portée de main, était ce cyclomoteur d’un autre age. Bleue gitane, lourde, un klaxonne ridicule ( grrrriiiii grrriiiiii), des pédales et un rétroviseur incompatibles avec le mot discrétion, elle avait néanmoins un énorme atout : le confort. Des suspension dignes d’une DS et surtout une selle pas d’origine, confortable en cuir noir et d’une longueur interminable. L’idéal pour chaler , à l’aise, une copine voire deux. Le soucis était de faire accepter celle(s) ci de monter sur ce monstre à moteur. J’y est vite renoncé …

Aujourd’hui lorsque je parle avec les copains de leur mob d’antan, ils me disent tous qu’il y a belle lurette qu’elle est partie à la casse. La mienne est toujours dans le remise du grand père, et c’est avec fierté que je me dresse sur les pédales pour leur montrer qu’elle démarre encore au quart de tour. Tout le monde est admiratif. Je tiens ma revanche. Seulement il y en a toujours un pour me dire : c’est de la belle mécanique, mais alors qu’est ce que tu a l’air con la dessus !

vendredi 13 avril 2007

Quand un air vous possède


Il n’y a rien de pire que d’être possédé par un air. On se réveille le matin et paf !!! nous voilà en train de fredonner une chanson venue de nulle part. Remarquez il n’y a rien de déplaisant la dedans sauf que dans la majorité des cas nous fredonnons spontanément un air qui nous débecte. Bien fréquemment il m’est arrivé de me surprendre en train de chantonner « sur un air latino, oh oh oh .. » ou encore « Sous les sunlight des tropiques » en remuant machinalement la tête vers l’arrière. Quand on est seul au volant ma foi c’est pas trop grave, mais lorsque l’on est en société c’est plus dérangeant. Pourquoi? Parce que nous passons pour un con. D’autant plus que quelques jours auparavant nous nous foutions de la gueule des has been de la chanson qui ne peuvent remplir aujourd’hui que les rayons poissonnerie des supermarchés. Tenez la semaine dernière j’ai eu le grand plaisir de croiser Daniel Guichard devant le stand Butagaz au Tour de France. Et bien pas loupé, 5 min plus tard je chantonnais « le gitan, le gitan, que tu ne connais paaaaas !!!! ». Croyez moi ou pas, mais la veille et toujours au Tour, j’apercevais Sheryl Crow à la fenêtre de la voiture d’équipe de son chéri, et pas le moindre air de « All i wanna do » ou « Soak up the sun » se baladait dans mon esprit dans les heures qui suivirent. Rien.
En vérité je vous le dit. L’air qui nous enchaine est une malédiction, un sort. Mieux! La vengeance des chanteurs has been. Ils nous font payer notre ingratitude à leur égard. Pensez donc, il y a 20 ans Claude Barzotti faisait tomber les gonzesses avec « Je suis rital et je le reste …. » et aujourd’hui il fait fuir la ménagère de moins de 50 ans. Et croyez moi y en a un paquet dans les grandes surfaces. C’est justice me diriez vous. Peut être. En tout les cas il s’est bien vengé sur moi, puisque je n’ai cessé de fredonner cette chanson de merde depuis que je l’ai entendu sur Nostalgie. D’ailleurs on devrait interdire Nostalgie. Cette radio est le grand instrument de vengeance de ces has been. Vous tombez sur cette station (presque) par hasard et vous êtes infecté pour la journée.« Méditerranéenneu, mais dieu que tu es belleu » Et allez s’est reparti.
Le plus infernal est de s’en défaire. C’est de la haute lutte car nous sommes profondément possédés. J’ai testé plein de trucs. Ecoute forcée de musique estimable. Mais rien n’y fait. Une seconde d’égarement et « laisse les gondoles à Venise » … La télé ! Y a pas mieux pour se vider la cervelle. Vite la télécommande, j’appuie sur la une….. hum….. pas de chanson spontanée ……. plus de mélodie néfaste dans la tête !!! ça marche !!. Fou de joie j’éteins la télé et pars me servir une bonne bière fraiche en chantonnant le générique d’Intervilles.

mercredi 11 avril 2007

Blanche neige ou l’apologie du balai


Chaque fois que je regarde avec mes filles le classique de Disney Blanche neige et les sept nains je suis surpris de voir quelle image de la femme véhicule ce dessin animé. On y retrouve tous les clichés les plus tenaces sur la femme.
Le début est une histoire de jalousie féminine. La reine mère n’a rien d’autre à foutre que d’interroger son miroir à longueur de journée pour savoir qui est la plus belle femme du pays. Celui-ci en principe lui balance que c’est elle. Ce qui est normal vu le prix qu’elle a du payer cette petite merveille technologique. Mais là c’est le gros bug. Ce n’est pas la reine qui est la bombe du pays mais blanche neige sa propre belle fille. Elle s’étouffe de rage et décide de faire tuer la jeune fille qui, je vous signale, depuis le début du film brosse les pavés de la cour du château. En moins de 15 minutes le dessin animé nous offre une bien piètre image de la femme puisque celle-ci est narcissique, cruelle et une pro du lavage des sols. Le meilleur arrive.
Le premier mec de l’histoire rentre en scène. Il s’agit du chasseur qui est chargé de tuer Blanche neige et de rapporter son coeur à la reine. La tension est palpable dans le salon. Mais coup de théâtre celui-ci dans un dernier geste de bonté décide de laisser partir la jeune fille. Ben voyons, un mâle qui se respecte se doit de défendre la frêle gente féminine. Heureusement qu’y avait un mec sinon l’histoire était déjà finie !!! Blanche neige se sauve dans la forêt, mais celle-ci apeurée se tape un mauvais délire. Elle prend les arbres de la forêt pour des terribles monstres qui veulent la dévorer. Elle aurait fumé un joint que cela lui aurait fait certainement moins d’effet. Mais que voulez vous, les connexions cérébrales du cerveau féminin sont telles que le moindre fléchissement de branches provoque un cri à vous déplomber les molaires. Finalement elle débarque au beau milieu d’une clairière avec une charmante chaumière. C’est celle des sept nains.
Blanche neige entre et que croyez vous qu’elle fasse en premier ? Se reposer ? Non. Se restaurer ? Non plus. Elle fait le ménage car elle trouve que cette baraque est affreusement dégueulasse. Et voila notre donzelle qui fait la poussière, la vaisselle, la lessive et top du top la soupe pour les nains. Je ne sais pas vous, mais moi il me semble que lorsque l’on vient de se faire courser par un chasseur au milieu d’une forêt d’arbres monstrueux la dernière chose à laquelle on pense lorsque l’on trouve un abri c’est bien de faire le ménage. Mais Disney nous avait prévenu dés le début du film, Blanche neige est une obsédée des taches ménagères. Bien évidemment pendant que celle-ci s’éclate à dépoussiérer les tasses à café, les nains bossent à la mine…..eux ! D’ailleurs lorsqu’ils rentrent chez eux ils sont sciés de trouver la maison bien rangée, la soupe chaude et une gonzesse dans leur plumart. Avouez les mecs que l’on a tous rêver de vivre ça au moins une fois dans notre vie. Hum je m’égare et en plus ma femme s’approche de l’écran …
Fort heureusement il y au moins un nain lucide, grincheux, qui nous préviens de se méfier des femmes qui sont du poison (texto dans le film !!!). Il a bien raison le petit homme car la reine mère se transforme en sorcière et prépare pour Blanche neige une pomme empoisonnée. Belle métaphore quand même de l’obstination féminine : s’enlaidir pour arriver à ses fins. Franchement Walt t’y vas fort. Bien sur Blanche neige qui faisait encore le ménage tombe dans le panneau et croque la pomme. Celle-ci tombe raide dans une léthargie éternelle. Et pouf, voici le dernier mec de l’histoire, le prince charmant. Il est beau, jeune, intelligent et en plus il sauve Blanche neige par un irrésistible baiser. L’autre se réveille est tombe immédiatement amoureuse du prince. Les nains sont encore une fois sciés. Je suis quand même surpris de ne pas entendre grincheux s’exclamer : « mais qui s’est qui va nous faire à bouffer maintenant !!! »
Voila. C’est quand même pas très folichon tout cela. Le monde merveilleux de Disney ce sont des femmes soit narcissiques et cruelles soit soumisse et gourdes à souhait et des mecs gentils, bosseurs et magnanimes. Les amis j’ai l’impression que le père Bush devant sa télé n’a pas mangé ces bretzels que devant des match de base ball.

dimanche 8 avril 2007

Un pavé fait le printemps

Le cinéma, la musique ont leurs classiques. Le vélo aussi. Ah classique !! Voila un mot qui réveille ma passion cycliste endormie par les longs mois enchocolatés d'hiver, tout comme la nature qui s'éveille aux premiers rayons solaires D'ailleurs nous parlons des classiques du printemps. C'est vous dire qu'il y a de quoi titiller ma passion.
Une classique est par définition, une course d'un jour. Mais pas seulement, sinon la course de tataouïne les bains pour le dimanche de Pâques en serait une. Une classique c'est d'abord une course historique : Milan San Remo a 98 ans, Liege Bastogne Liége 113 ans ou encore 109 ans avec Paris Roubaix. Vous en connaissez beaucoup des évenements sportifs qui peuvent arguer de telles racines dans le temps? Mais ce n'est pas tout. Une Classique c'est surtout des secteurs pavés, des monts, des capi. C'est la Flandre, les Ardennes, le Nord. C'est de la boue, sinon de la poussière. C'est de la souffrance, surtout de la souffrance. Enfin ce sont des coureurs hors normes. Des gars qui appartiennent à l'élite très fermée des coureurs de classiques. Les "Flahutes". Eddy Mercx, Rick Van Looy, Roger De Vlaeminck, Jan Raas, Herman Van Springel, Sean Kelly, Francesco Moser, Johan Museeuw et peut être bientôt Tom Boonen sont tous des monuments du cyclisme. Au même titre que le Poggio, La tranchée d'Aremberg, le carrefour de l'arbre, le mur de Grammont, le Koppenberg, la côte de la Redoute....sont des lieux cyclistes cultes. Aussi lorsque nous regardons Paris Roubaix à la télé, nous ne voyons pas simplement que des mecs qui pédalent. Nous plongeons de nouveau dans ce bain historico- culturo-sportif.
Et puis surtout il y a du rêve. Lorsque je rentre de ma ballade dominicale, je passe par une toute petite route très mal goudronnée avec des nids de poule à la pelle. Force est de vous avouer qu'elle est ma tranchée d'Aremberg, mon carrefour de l'arbre. Je ne peux m'empêcher de la prendre à fond, hyper concentré afin de garder le haut du pavé et de ne pas glisser sur le bas côté. Lorsque j'aborde cette portion de route je suis De Vlaemink, ou mieux Hinault avec le maillot Arc en ciel. Lorsque j'en sort je suis Lionel, cycliste du dimanche, cramé comme ce n'est pas permis. J'y ai même crevé une fois. Je l'avais cherché. Le souci est qu'il n'y avait pas de moto assistance Mavic derrière moi. Ni devant d'ailleurs. J'avais beau lever les bras avec ma roue crevée à la main. Rien. Et la tout s'écroule. Plus de carrefour de l'arbre, plus de maillot arc en ciel, plus de rêve. Par contre un gros blaireau planté au milieu d'un chemin vicinal et qui s'aperçoit qu'il n'a rien pour réparer et qu'il a oublié son portable. Croyez moi, ça aussi c'est un classique !

dimanche 1 avril 2007

Une revanche photogénique

medium_image_005.jpgPourquoi suis je moche sur les photos ! Comment se fait il que dans la majorité des cas, j’ai une gueule pas possible sur le cliché ? Qu’est ce qui est raté ? La photo ou moi? Non mais attendez, il va falloir quand même m’expliquer un truc : le temps de prendre une photo, c’est quoi, allez quelques secondes. C’est rien sur le nombre de secondes qui passent dans une journée et que dire sur une vie entière. Et bien non, il faut que le cliché se fasse sur la seconde où je ne cligne que d’un oeil, ou encore au moment où mon regard est entre la fin ou le début du clignement de cil, me donnant ainsi un regard de poulpe. Mieux, le cliché se fait à l’instant où l’un de mes gestes suggère quelque chose qui n’a rien avoir avec la réalité. Style un doigt qui semble filer droit dans une narine, une main qui semble partir dans la figure de mon voisin. Le plus terrible c’est dans les photos de groupe. Y en a toujours un qui ne regarde pas dans le même sens, ou qui se marre alors que tout le monde fait une gueule d’enterrement, ou encore qui semble regarder le bas des reins de sa voisine. Ne cherchez pas, ce mec, c’est moi. Oh j’ai beau expliquer par la suite que la photo a attrapé mon regard au moment où j’allais regarder l’objectif et que je ne regardais nullement les fesses de ma voisine, rien n’y fait, ma réputation est écorchée! Photo à l’appui !
Je pose une question : Qui est le maillon faible dans cette histoire. Le photographe ? Pas si sur, puisque il ne s’agit pas toujours de la même personne. Moi alors? Peut être que inconsciemment je suggère à celui qui tient l’appareil de me prendre au plus mauvais moment. Lionel, tu es le maillon faible. Je serai le poulpe qui se dissimule dans mon regard. Bordel ! Comment faire alors pour empêcher ces mauvaise ondes photogéniques ? En devenant le photographe et non plus le photographié pardi ! Voilà ma revanche. A mon tour d’appuyer sur le bitoniot au moment le moins avantageux et de balancer à la personne : « ben dis donc t’es pas photogénique ! ». Je sais c’est lamentable. Paraît il que c’est cela “la vengeance de Monsieur tout le monde” ….

mercredi 28 mars 2007

Petit papa noël

Ces derniers jours ma grande fille m’a demandé si le “Père Noël existait pour de vrai “. Décontenancé pendant quelques secondes, je lui affirmai avec la certitude du bon patriarche, que si le père noël n’existait pas nous n’aurions pas installé dans notre salon ce magnifique sapin de Noël. Et bien figurez vous que je fut estomaqué par son regard plein de bonheur et d’emerveillement. Apparemment croire au Père Noël apporte une plénitude de l’esprit rarement atteinte. Aussitôt mon sang n’a fait qu’un tour : et si c’était les adultes qui se plantaient. Qui nous dit que le Père Noël n’existe pas véritablement. Attention je ne vous parle pas de celui du centre Leclerc qui pue la vinasse entre le rayon crèmerie et charcuterie. Non, non je vous parle de celui qui vit en Laponie avec son traineau, ses rennes et tutti quanti. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai bien envie d’y croire pour de bon. Faisons simple, je vous propose de lui écrire ma lettre et on verra bien le 25 au matin. Votre enthousiasme me fait chaud au coeur…

Cher papa noël,

Tout d’abord, Je suis fou de joie de t’écrire cette lettre après plus de 25 ans d’absence. Comme tu peux l’imaginer beaucoup de choses se sont passées pendant ce laps de temps, aussi je te demande ,modestement, d’y réparer grace à tes supers pouvoirs de Père Noël :
- ça serait vraiment chouette que la brioche qui s’est méchamment installée autour de mon ventre se transforme le 25 au matin en tablette de chocolat. Etant donné que tu es un spécialiste de la papillote et de la crotte en chocolat, ce voeu ne doit pas te poser un gros souci. Une tablette à gros carreaux si possible ….merci.
- depuis que je suis papa de deux petites filles qui au passage sont tes plus grandes admiratrices (non, non, je ne fais pas du léche botte ), j’ai constaté que la bêtise humaine m’habitait de plus en plus. Pour preuve la réaction que j’ai eu la semaine dernière en découvrant sous l’oreiller de ma fille un petit mot sur lequel était inscrit : stephane je t’aime : V + S = AE. “Qui est ce petit merdeux qui ose séduire ma fille à moi et à personne d’autre. Demain je le coince contre le portail de l’école et je lui dirai qu’il y a un homme de trop dans ce village”.
T’inquiètes Lionel c’est normal, me diriez vous. Oui mais ma fille n’a que 9 ans !!!! Désolé les gars mais je crains de virer “papa gros con “. Aussi Père Noël fait de moi le 25 au matin un papa cool et que je dise désormais aux copains de mes filles : woua cool, t’es trop destroy comme mec d’écrire des mots à ma fille ….
Là par contre t’as du boulot.
- Enfin, pourrais tu mettre un terme définitif à l’élection de Miss France pendant les périodes de fëtes de fin d’année. Ces greluches squelettiques et écervelées donnent des complexes à tout le monde. Du coup il y a plein de restes à la fin du banquet familial et l’on n’ose plus parler de quoi que ce soit de peur de passer pour un intello à l’écoute de ces sardines enguirlandées de bleu blanc rouge. Propose leur le mois d’Août. Personne ne regarde la télé.

Voila Père Noël, j’ai fini. J’attends avec impatience le 25 au matin. Néanmoins si je ne trouve rien sous mon sapin je renonce définitivement à croire en toi, et j’obligerais mes filles à chanter chaque année à la messe de minuit :

Petit Papa Noël
Toi qu’est descendu du ciel
Retourne-s-y vite fait bien fait
Avant que j’te colle une droite
Avant que j’t'allonge une patate
Qu’j'te fasse une tête au carré !

(Le père noël noir - Renaud)

lundi 26 mars 2007

Visite médicale

La visite médicale du boulot….chaque année nous y avons droit. Et pourtant. Chaque fois que je reçois ma convocation j’ai l’impression d’y être passé le trimestre dernier. J’ai beau vérifier sur mon agenda, cela ne fait aucun doute, une année s’est écoulée. Désespoir. C’est dingue comme le temps passe vite alors qu’il y a des journée au bureau qui durent une année. Comment cela fonctionnaire !!
Déjà la convocation te fout le trac. ” Veuillez vous présenter à 9h30 précise avec tous les documents attestant vos antécédents médicaux ainsi que votre carnet de vaccinations”. D’accord M. le commissaire. Bon alors, mes antécédents médicaux…où sont ils rangés ceux là…dans cette boite à biscuits…non….grrrr ! Chaque année on me demande ces foutus antécédents et chaque fois je n’arrive pas à mettre la main dessus. Comment cela fonctionnaire! ” Chérie sais tu où sont mes papiers pour la visite médicale ? ….y en a pas ! …. oui, oui je sais la maison s ‘écoulerait sans toi”. Je déteste la médecine du travail.
9h30 précise. Je suis dans la salle d’attente qui est pleine à craquer. Le Dr n’est pas encore arrivé. La première convocation était à 8h !! Je vire au vert, ma chemise et mon pantalon sont à la limite de se déchirer. Tiens, c’est pas un antécédent médical ça ? Après cinq Paris Match et un nouvel obs d’il y a trois ans, voici mon tour.
C’est l’heure des tests. Je m’installe en face d’une charmante assistante. C’est incroyable comme les chaises des cabinets médicaux sont basses. J’ai l’impression que Miss blouse blanche me toise de son bureau. Test visuel. Je colle mes yeux contre appareil de torture qui semble tout droit sorti d’orange mécanique. J’essaie de lire. Dur, dur. Tentons une pointe d’humour. Je fais remarquer que je ne sais pas lire le cyrillique. L’assistante me répond que je ne sais pas lire tout court. OK, on est pas là pour rigoler. Je lui balance toutes les lettres sans me gourer. Je relève la tête et l’inonde avec mon regard de ma fierté masculine qu’elle interrompe immédiatement par un « vous avez votre flacon d’urine? » Ah l’instant redoutable du flacon d’urine! Car en outre de ne pas trouver ses antécédents médicaux, on ne trouve généralement jamais à la maison un récipient digne de son nom dans lequel loger son petit pipi matinal. Du coup exaspéré on prend ce qui vient. Pour moi ce fut un boite vide de pâte à modeler Play-Doh. Rien de très plaisant la dedans, surtout lorsque l’on tend le récipient à la dadame. Celle ci m’assomme avec son regard de sa fierté féminine. Cette chaise est décidément très basse.
Me voici enfin devant le Docteur. Il lit la note que vient de lui glisser l’assistante. Je vois bien dans son regard qu’il à envie de se marrer. Je soupçonne l’autre grognasse de lui avoir parlé de ma passion pour la pâte à modeler. Examen médical classique : tension, rythme cardiaque, réflexes et mesure pondérale. « Attention M. Dujol, vous avez encore pris 3 kilos ! ». Hé connard, tu veux que je t’explique ce qu’est un accident du travail.
Je suis légèrement tendu. Voilà pratiquement 1h30 que je suis dans ce foutu bâtiment pour entendre dire que je m’élargis et que mes urines ont une belle couleur. Hé doc, tu sais quoi, je crois que mon antécédent médical, c’est toi. Et figures toi que je fais une crise aiguë tous les ans à peu prés à la même date. C’est grave docteur ? « Non non , me répondit il c’est allergique ! » Y a pas à dire, ils sont trop fort c’est toubibs…

samedi 17 mars 2007

Halte au feu !

L’attente au feu rouge ! Il y a dans cet instant quelque chose de surréaliste. Noyé au milieu du trafic, nous avons la certitude d’être seul au monde. Comme si la taule et le verre qui nous ceintures étaient un véritable mur qui nous isolerait des regards d’autrui. Hors nous exposons une certaine intimité comme jamais.

Il y a d’abord l’archéologue. Celui-ci engage avec son doigt un véritable chantier de fouille dans ses narines. Le regard perdu, nous percevons que toute son attention se cristallise sur un morceau rebel. Apparemment il y a résistance. Mais c’est bien souvent le son du klaxonne de ses voisins qui lui donne le coup de grâce.

Il y a la coquette qui, à peine le feu passé au rouge, se précipite devant le rétroviseur du pare brise. Nous avons droit à un check up complet. Les yeux, le teint, les lèvres, les dents …. D’ailleurs ce check up se métamorphose rapidement en re-make up ! Les klaxonnes des voisins sont vains ….

Il y a le pressé. Celui qui n’a pas eu le temps d’enlever sa veste, de déjeuner, de téléphoner au bureau pour prévenir qu’il serait en retard. Le feu rouge est l’instant ou jamais de rattraper le temps perdu. Il tente d’enlever sa veste avec la ceinture bouclée, en tentant d’une main de composer le numéro du bureau et de l’autre d’attraper le croissant poser sur le siège du passager. En principe c’est au moment le plus critique que le feu passe au vert. Le croissant dans la bouche et prisonnier de veste, il tente d’expliquer avec ces sourcils qu’il ne peut techniquement démarrer sa voiture. Là encore les klaxonnes des voisins sont vains.

Et puis il y a moi, qui regarde cette faune et qui donne la mauvaise impression de se mêler de ce qui ne le regarde pas. A l’image des deux vieux au balcon du Muppet show. Le coup d’œil des observés à mon égard est sans équivoque. Alors je fais mine de rien. Je fais celui qui est passionné par le panneau publicitaire qui est en arrière plan. Le feu passe vert, et je suis rouge écarlate de honte. J’enclenche mal la première. Je cale. Les klaxonnes insistent. L’archéologue, la coquette, le pressé me doublent et me fusillent du regard. Halte aux feux !

lundi 12 mars 2007

Madeleine Forever : Le mouchoir en tissu

Sortez vos mouchoirs de vos poches. L’immense majorité d’entre vous, vont me sortir un petit paquet en plastique souple et y extraire un bout de papier en cellulose d’une blancheur désespérante. Non, non les amis, je fais allusion au vrai mouchoir, celui en tissu, celui que l’on remet dans la poche après usage même si celui-ci est chargé à mort. Je vois certain faire déjà un geste de la main signifiant que je parle « d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » ! Effectivement, cela paraît être une éternité et pourtant ce n’est pas si loin. J’ai passé les années 80 avec dans la poche des mouchoirs en tissu à carreaux de couleur marron, ayant au minimum une surface de 2 m². C’est simple, je faisais la semaine avec un seul mouchoir et croyez moi il y avait encore vachement de place libre lorsqu’il partait à la machine à laver. Hé oui, la machine à laver et non la poubelle !!! Remarquez j’ai encore ce vieux réflexe de garder le mouchoir dans la poche. Mais c’est au grand désespoir de ma femme qui découvre ses fringues sortis de la machine parsemés de minuscules boulettes de papier mâché.

Force est de reconnaître qu’il est bien dommage que nous ayons abandonné l’usage de ses mouchoirs d’antan. Je sais ça fait vieux jeu pour ne pas dire Ducon Lajoie et qu’il faut sacrément en vouloir pour sortir ces mouchoirs nappes devant des convives médusés. Et pourtant j’y verrais presque un acte politique, le signe d’un engagement écologiste militant. Sceptique ? Imaginez le tonnage de mouchoirs en papier qui partent à la poubelle tous les jours et qu’il faut traiter ensuite ? Je ne vous parle même pas de ceux que certains balancent par la fenêtre de leur voiture …
Alors Lionel, t’as les poches de ton pantalon déformée par ces voiles tire-jus ? Ben non. J’ai un peu honte, d’autant plus que je viens de faire mon intéressant sur le sujet. Mais que voulez vous je suis comme vous. Je cède à la facilité consumériste. Celle qui vous donne l’illusion d’un confort, alors que bien souvent elle vous complique la vie. Qui n’a pas sous la menace express de la goutte au nez, arraché avec force un mouchoir en papier de sa boite en carton, soufflez dedans comme un forcené, histoire de régler le problème au plus vie, et se retrouver avec une main crépie car le mouchoir en question n’a pas supporté votre puissance éolienne ? Avec un mouchoir en tissu t’as l’air d’un con, mais les autres savent au moins pourquoi !

medium_mouchoir.jpg

jeudi 8 mars 2007

Madeleine Forever : la colle cléopatra

La colle Cléopatra ! Un petit pot blanc avec un bouchon orange et la petite cuillère intégrée pour étaler la colle. Une colle blanche qui embaumait la classe lorsque la maîtresse nous demandait de coller dans le bon ordre les mots écrits sur des bouts de papier. Cette odeur d’amande est encore très présente dans mon esprit. Je me souviens de l’avoir sniffée à la va vite et même d’y avoir goûté.

Mais cette colle a surtout éveillé mon imaginaire. Cléopatra ! Son profil figurait sur le pot. Je le regardais assis derrière mon bureau et j’imaginais cette reine d’Egypte dictant à son scribe la recette secrète de cette colle. J’étais persuadé que des centaines d’esclaves la confectionnaient à coup de fouet. Le savoir faire s’était transmis de génération en génération et aujourd’hui c’était le président d’Egypte qui donnait la recette secrète aux chefs d’ateliers planqués sous les pyramides. Du coup ouvrir le pot de colle s’était comme ouvrir le tombeau secret des pharaons.

Un jour, au hasard d’une sortie scolaire, le car qui nous transportait passa devant une usine. Sur le toit trônait un panneau sur lequel figurait le profil de Cléopatra. Un monde de certitudes s’écroula. Pas de reine d’Egypte, ni d’esclaves, ni de recette secrète. Mais simplement un produit chimique qui servait à coller des bouts de papier. L’année scolaire suivante, notre maître nous distribua un bâton de colle Uhu. Uhu ! Comme les cow boys qui partent au galop dans les plaine du far West …


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dimanche 4 mars 2007

Méchantes choses


Je fais parfois des crises de paranoïa aiguës. Je suis alors convaincu d’être victime du complot maléfique des objets qui m’entourent. Cette impression bizarre que les objets décident d’un commun accord de vous faire payer du peu de considération que nous avons à leur encontre. Une forme d’intelligence collective qui n’a pour seul dessein vous pourrir la vie.
Imaginez vous rentrant du boulot avec une migraine à vous taper la tête contre les murs. Situation d’autant plus terrible que vous n’aviez pas de comprimés à portée de main au bureau. Bonheur du retour au foyer et de sa pharmacie au dessus du lavabo. Vous saisissez le tube d’Efferalgan et vous vous dites que ces finalement votre jour de chance puisqu’il ne reste plus qu’un seul cachet. Vous retournez le tube, pour saisir le précieux médicament, mais voila que celui-ci glisse de travers et ce bloque entre les parois de ce tube. Vous le secouez comme un damné mais me comprimé refuse de céder. Vous tentez de le récupérer avec le doigt. En vain, celui-ci n’est pas assez long ! Exténué par la douleur, vous saisissez violemment un couteau pour l’enfoncer dans le tube. Perte de lucidité ou peut être bien manigance du tube, vous vous plantez la lame dans la main. Vous hurlez de douleur. Les vitres de la salle de bain s’en souviennent encore.
Vous avez lâchez prise. Vous regardez tomber le tube au sol qui se met à rouler inexorablement sous le meuble range serviettes. Vous vous rappelez cruellement que le montage de celui-ci vous avez coûté l’ongle du pouce…. De fureur vous lancez le couteau dans le lavabo qui dans sa trajectoire embarque le bouchon du tube d’Efferalgan dans le trou d’évacuation de celui-ci…. Le miroir d’en face, vous renvoie l’image d’un homme en état de décomposition mentale assez avancée. Cela vous persuade sur la nécessité vitale de récupérer ce comprimé. Allongé sur le sol vous essayez tant bien que mal d’étirer votre bras au maximum et de faire gagner quelques millimètres à votre doigt décidément bien trop court.
Le découragement vous guette. La larme est à l’œil, ce qui n’est jamais bon signe. Vous levez les yeux au plafond comme pour implorer le dieu tout puissant de la salle de bain. Vous a-t-il entendu ? Au dessus de votre tête vous apercevez le gobelet à brosse à dents. Votre salut passera par cette brosse à dents. Mais la fatigue et la douleur parasite votre lucidité. Vous tentez de récupérer cette brosse en restant allongé au sol. Celle-ci vient avec son gobelet qui atterrit sur votre arcade sourcilière. Vous le saviez que c’était une bêtise d’acheter ce gobelet en terre cuite à cet artisan tunisien lors de vos dernières vacances ….
C’en est trop. Bien trop de souffrances pour une simple migraine. Vous vous lavez la main couverte de sang, et vous vous apercevez que le bouchon du tube d’Efferalgan ,certainement solidaire de son comprimé, est resté en travers du siphon du lavabo. Une soirée bricolage s’annonce.
Vous vous sentez bien seul dans votre salle de bain, avec cette drôle d’impression que tous les objets qui vous entourent se foutes copieusement de votre gueule. Et c’est à ce moment très précis, que l’idée du complot des objets s’insinue dans votre esprit !

jeudi 1 mars 2007

Patinage artistique et col en V


Les olympiades d’hiver de Turin viennent de se terminer. Ouf diront certains. Dommage pour d’autres. Moi, ma foi ni l’un ni l’autre. Je n’ai pas d’attirance particulière pour le sport à la télé, mise à part le vélo et le rugby. Pour moi Les J.O à la télé ce fut au hasard de mes zappings. Et j’ai remarqué que bien souvent je tombais sur la patinage artistique. Discipline qui apparemment plait aux téléspectateurs à en croire les records d’audience. Ce succès est vraiment un mystère pour moi tant ce sport m’ennuie.

Bon Ok, je n’ai vraiment aucune compétence pour juger des exploits des patineurs. D’ailleurs je ne comprends rien au système de notation. Remarquez des passionnés de ce sport me disent que eux aussi ne comprennent pas toujours les notes. Ceci dit, je trouve quand même qu’il serait intéressant de proposer une évaluation des looks des patineurs. Pour le coup on serait de quoi on parle. Je pense tout particulièrement aux patineurs masculins. Sincèrement lorsque je regarde ces mecs patiner j’ai l’impression d’assister au J.O de Moscou en 1980, tellement les costumes et les coiffures sont ringards. Des combinaisons à paillettes, des cols en V descendant jusqu’au nombril avec un lacet en zig en zag, histoire de cacher la moquette pectorale. Des motifs dignes d’un rideau d’une mamie en voie d’instinction. Des couleurs copiant celles d’une combinaison de sécurité de la DDE. Même les clowns du cirque Pinder refuseraient de porter un tel déguisement. Une note sur le mauvais goût des costumes aurait au moins le mérite de créer un vrai suspens tant les concurrents excellent dans cet exercice. A cela faudrait ajouter un bonus pour la coupe la plus ridicule. La grosse tignasse blonde qui vole au vent ajouterait un point supplémentaire à la note. La nuque longue et la mèche avant courte, un demi point. La jolie coupe actuelle, bien tendance ne rapporterait rien du tout. Forcément, puisque dans cette discipline le mot artistique n’est pas associé au mot esthétique.

Dernière chose. Quelqu’un pourrait me dire si l’écartement des bras du patineur compte dans la note technique. Je fus surpris de voir que les concurrents écartaient exagérément les bras lorsqu’ils rentraient dans la patinoire. J’ai eu l’impression qu’il voulait dire à l’assistance, regarder mon beau costume. Mais compte tenu de ce que je viens de dire, j’en doute fort. D’ailleurs plus le gars écarte les bras, plus les gens applaudissent, à croire qu’il y a déjà dans ce geste un effet technique. Ma voisine m’a expliqué que cela faisait parti du show, que par ce geste il s’offrait à nous …. Waou, impressionnant. Au moins j’ai compris pourquoi la combinaison était autant ouverte devant. J’ai essayé devant mon mirroir d’écarter les bras autant qu’eux. Mon tee shirt n’a pas apprécié. Il s’est déchiré sur le devant jusqu’au nombril. Ca faisait un V, comme leur combine. Esthétiquement, c’était moche, mais techniquement bien plus pratique ….

mercredi 28 février 2007

Chipolatas et compagnie

Voici le retour des beaux jours et des inévitables barbecues entre potes. C’est vrai que tout cela sent bon l’été et les vacances. Quoique. Faut reconnaitre que les barbecues sont surtout sympa lorsque l’on est invité. Parce que lorsque l’on reçoit, c’est vite une vraie galère.
Il faut déjà l’allumer. Et ce n’est pas gagné. Sur cette première épreuve vous avez deux types de personnages. Les persévérants et les feignasses. Les premiers veulent allumer leur feu tout seul par la méthode la plus traditionnelle qu’il soit : l’allumette et la boule de papier journal. Le souci est que cette méthode n’est pas forcément la plus fiable. Combien de boules de papier et d’allumettes faut il allumer pour que ce foutu tas de bois prenne feu. J’ai remarqué un truc. Plus il y a des invités autour du barbecue et moins ce dernier s’allume. Et vous ,bien sur, vous passez pour un crétin à souffler comme un malade sur cette minuscule flamme qui va déterminer votre réputation d’allumeur de barbecue pour toute la saison. Finalement après une boite d’allumettes entière et un mois de votre quotidien favoris consumé, ce satané barbecue s’allume. L’honneur est sauf… Les feignasses eux, refusent cette lutte acharnée, et utilisent en principe des moyens plus radicaux : la bouteille d’alcool à bruler. Le gros avantage est que votre barbecue s’allume en une fraction de seconde. Le gros inconvénient est que vous passez auprès de vos invités pour un gros débile inconscient. Moi je suis un peu des deux. Je fais mes boules de papier, je prends mes allumettes pour faire bonne figure auprès de mes invités, mais au préalable j’ai caché au milieu de mon petits bois des blocs de paraffines afin que celui ci prenne à la première allumette. Je sais, c’est petit ….
Vient ensuite la deuxième épreuve. Celle de la cuisson. Disons le tout de suite, il s’agit là du moment le plus terrible de la soirée. Car pendant que tous vos amis s’éclatent autour du saladier de sangria bien frais, vous, vous suffoquez et carbonisez sur place. Y en a bien un qui de temps en temps vous amène un verre, mais vous vous rendez compte rapidement que son geste était intéressé. A peine vous a-t-il tendu votre verre qu’il vous pose la question : « Alors c’est bientôt prêt ? » ou « moi j’aime les chipolatas quand elles sont bien cuites » ou encore « c’est normal que les brochettes ont cette couleur ». Vous le remerciez pour son geste de bonté mais de votre regard noyé dans la sueur de vos sourcils, vous lui faites clairement comprendre que finalement votre solitude n’était pas si désagréable. Les braises sont prêtes mais chaudes. A peine vous posez la saucisse que celle-ci carbonise en un instant de seconde alors que bien évidemment elle n’est pas cuite. Commence alors un numéro de jonglerie hors norme. Vous devez poser une saucisse et en même temps retourner celle que vous venez à peine d’abandonner sur le grill. Facile me diriez vous !! Peut être mais n’oubliez pas que la température à cette hauteur avoisine les 300°. D’ailleurs toutes les trois saucisses vous vous redressez brusquement, coinçant vos doigts sous les aisselles, tout en en sautillant sur place. Tout le monde se rend compte que non seulement vous ne maitrisez absolument pas votre cuisson mais en outre, vous avez de grosses traces noires sur le visages à force de vous s’essuyer avec vos doigts carbonisés. Et la bizarrement personne ne vous propose un verre bien frais…
Voici enfin la dernière épreuve, le verdict de la table. Vous êtes en sueur, votre beau bermuda du dimanche est tacheté de graisse fondue, vous sentez la barbaque cramée, vos doigts ont triplé de volume sous l’agression des flammes, mais vous êtes fiers d’en être arrivé à bout. Et pour la première fois vous faites le kéké en criant à vos amis : « A table c’est prêt !!! » Le Ah ! unanime de vos convives vous laissent perplexe : il vous a semblé que ceux-ci n’ont nullement manifesté la moindre reconnaissance par ce cri, mais plutôt leur impatience. Vous amenez fièrement le fruit de votre travail à la tablée qui vous attends fourchettes à la main prêts à bondir sur la saucisse la moins calciné. Pas loupé, à peine le plat posé sur la table qu’une fourchette se plante vigoureusement sur l’un de vos doigts. Ce dernier paraissait être la saucisse la moins brûlée du plat. Silence et stupeur. La gueulante est au bord des lèvres mais vous sentez le risque de ruiner votre soirée et surtout votre lutte acharnée contre les merguezs. Du coup, magnanime, vous fixer votre convive et lui proposer « Ketchup ou mayo ? ».

L’ennui dans une prairie

Une petite fille dévale une colline où l’herbe est haute et fleurie. Elle est suivie par ces deux sœurs. Grisées par la pente et la vitesse, elles sont mortes de rire. Soudain la plus jeune tombe, tête première. Le temps s’arrête. Elle se relève des fleurs dans les cheveux et dans les narines. La robe pleine de vert et le genou esquinté. Apparemment tout va bien puisqu’elle se marre toujours. Au bas de la colline, ses parents dans leur charrette les regardent mort de rire aussi ! Hé oui, à la petite maison dans la prairie, on est toujours heureux !
Le père Ingalls passe son temps à couper du bois, à planter des poteaux et à aller à l’église. La mère Ingalls, elle, fait des cookies toute la journée, la lessive et fait ses courses chez une épicière à la langue de vipère. Attention pas de gros mots, ni de mauvais de gestes. Tout est parfait. Et si un malheur s’abat sur la prairie, ce n’est qu’une épreuve divine pour purifier l’esprit. Quelle chance !!
Mouais ! J’ai quand même l’impression que l’on doit se faire méchamment chier chez les Ingalls. Pas une bière fraîche dans le cellier. Pas un plant d’herbe folle dans le jardin. Interdiction de péter au lit, même si l’on a fait sa prière d’avant dodo. Mais bordel qu’est ce que c’est cette famille de tarés ?
Quand je vois l’une de mes filles se vautrer, je ne reste pas à la regarder en me tordant de rire ! D’ailleurs comment se fait il que ces filles courraient après la charrette de leur parents ? Ils ne seraient pas un peu tortionnaires le père et la mère Ingalls ? En fait, je suis sur que la petite maison dans la prairie est un repère de refoulés. Il faut entendre ce que dit Charles Ingalls lorsqu’il se donne un coup de marteau sur le pouce. On est loin des prêchi prêcha d’avant la première cuillère de soupe. Idem pour Caroline Ingalls, qui pète un câble à ne plus pouvoir enlever le vert des robes de la dernière. D’autant plus que la naine refait le même coup à chaque générique. Paraît il que la dernière fois, elle l’aurai coincée contre l’écurie et l’aurait menacée de la pendre à la place de la cloche du clocher de l’église. J’attends le prochain générique avec impatience …Et la dernière des filles seraient en pleine crise d’adolescence : derrière ses cheveux longs bien brossés se cacherait un esprit tourmenté … elle rêverait d’être aveugle pour ne plus voir la gueule de premier de la classe de son père !

Malheureusement la série télé ne nous a jamais montré le côté obscur de cette famille.

mardi 27 février 2007

La caravane passe, mimile aboie.

Sans aucun doute le Tour est populaire. Il suffit de se remèmorer les millions de spectateurs sur les bords des routes du Tour pour s’en convaincre. D’ailleur De Gaulle disait “lorsque le Tour de France passe, la France est au pas de sa porte.” Le fait que cet événement sportif se déroule en juillet explique certainement ce succés populaire. Mais pas seulement. Le Tour est gratuit et accessible. Imaginez que vous puissiez suivre le GP de Monaco sans payer et qu’il vous soit possible de vous aprocher de Shumacher et de sa formule 1 sans qu’un bulldog à lunettes noires vienne vous virer. Impossible ? Effectivement pour la F1 ou le football professionnel. Pas dans le vélo. Je me souviens d’avoir assisté lors d’un contre la montre sur le tour 95, à l’échauffement de Miguel Indurain et d’avoir observé avec passion son fameux vélo “l’espada“.
Enfin le Tour est un véritable spectacle. ll y a la course mais il y aussi la caravane publicitaire. Une véritable institution. la caravanne c’est 200 véhicules roulant en formation qui effectuent une parade dont le défilé dure près de trois quarts d’heure et qui se lance sur les routes deux heures avant le départ des coureurs.
Remarquez avec la caravane le spectacle est aussi bien au bord que sur la route. Effectivement, c’est un moment où en principe, les spectateurs plongent dans une crise aiguë de cro-magnonisme. Pourtant cela part bien. Les mamans font de raisonnables recommandations à leur portée : ” Ne vous aventurez pas sur la route pour aller récupérer ce que les hotesses de la caravanne vont balancer, vous risqueriez de vous faire écraser. Laisse faire papa !” Et c’est là que tout se gâte. Dés l’arrivée de la parade, ces hommes et femmes raisonnables se métamorphosent en créatures préhistoriques. une désévolution d’humanité s’opère en quelques secondes devant vos yeux. Le moindre vol de porte clefs ou de crayons souvenirs donne lieu à des empoignades dignes de la guerre du feu. Les spectateurs ne parlent plus; ils grognent, se bousculent, se cognent pour ramasser la moindre babiole. Et les gamins à côté sont tétanisés de voir leurs parents faire exactement ce qu’ils leur avaient interdit quelques minutes plus tôt.
Le plus dingue c’est que le néanderthalien conserve tout : la casquette “Justin Bridou”, la plaquette colorée ” engagez vous” de la Gendarmerie nationale, le drapeau en papier “Supermarché Champion”, l’autocollant “Baguépi”, le bob Ricard …. Ah non, pas le bob, il l’ vait déjà sur la tête. Il garde tout bien que cela n’ait aucune utilité. Mais pourquoi alors ? “Ben c’est gratuit Môsieur. Faut pas s’en priver”. Forcémment ! Le bon sens populaire.
Lorsque ce peplum publicitaire se termine tout rentre dans l’ordre. Enfin presque, puisque beaucoup de ces spectateurs gardent des séquelles. On les remarque bien à la télé : ils ont une casquette “Justin Bridou” sur la tête, une plaquette colorée ” engagez vous” de la Gendarmerie Nationale collée sur la joue droite, le drapeau en papier “Supermarché Champion” à la main , et l’autocollant “Baguépi” collé sur le torse. Et les autres. Ils ont un bob Ricard…
Quand je pense que France Télévision met une fortune à produire des docus fictions sur l’odysée de l’espèce alors qu’il suffirait d’avancer le direct de l’étape du tour d’une bonne heure ….

lundi 26 février 2007

Pieds de table basse, soyez maudits jusqu’à la treizième génération de vos races !

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Au lever ce matin, j’ai la belle surprise de voir le paysage tout recouvert de neige. Une émotion certaine m’envahit. La neige est MA madeleine de Proust. Elle me renvoie à ma jeunesse dans mes Hautes Alpes d’origine. Un sourire franchement niais s’affiche sur mon visage. Et dans un soupir nostalgique, je pars m’habiller, en me réjouissant de voir un vendredi si bien commençer.
A peine avais je fini d’avoir cette pensée, que je me cogne violemment le petit doigt de pied contre la table basse de la chambre ….. En une fraction de seconde, je passais de l’innocence chargée de niaiserie à une haine incommensurable. Je vous le dis les amis, ces moments là, sont des moments de haine que seul l’être humain est capable de produire. Une envie de destruction massive m’envahit. Une folle envie de prendre cette p***** de table basse et de la balancer par la fenêtre. Un désir terrible de mettre un grand coup de pompe à cet enfoiré de lit qui m’a forcé à dévier ma trajectoire. La douleur étant, mon cerveau m’ indique que ces options violentes risquent d’endommager durablement les autres membres de mon corps et de rendre dangereusement instable mon équilibre mental. Il m’encourage d’évacuer cette haine verbalement. Je ne me fais pas prier et tente d’énoncer des monstruosités. Mais ma mâchoire contractée m’empêche de m’exprimer convenablement et ne peut que sortir des mots incompréhensibles mais suffisamment évocateurs : « gruudedjiouchkramatamérepétin … » Je tente de retranscrire ici ce langage que certain d’entre vous doivent pratiquer en pareil circonstance.
J’oubliai la contorsion physique obligatoire : je sautille sur une jambe, la main droite tenant le pied meurtri. Et croyez moi on en fait des bornes comme ça !! Et là forcément ma femme débarque et balance « t’as pas fini de faire le con ! ». Je vous jure qu’à cet instant, j’aurais aimé être Terminator et dire « Sarah Connor ? ». Mais ça c’est en rêve. Alors tel le cocker désemparé, je fais tout passer par le regard : la douleur et la haine, surtout la haine. Elle n’insiste pas. Trop fort Lionel ! T’es comme Terminator, mais sans les lunettes noires.
Je m’assieds enfin sur le lit. Les yeux mouillés je tente de récupérer. Je jette un coup d’oeil sur mon doigt de pied. C’est un boudin créole avec un bout d’ongle. Désespéré je regarde par la fenêtre, je vois la neige et je me dit ………..Quel temps de merde aujourd’hui !

dimanche 25 février 2007

L’alcool de menthe Ricqlès

Fils et petit fils de montagnard, la petite fiole d’alcool dans le sac à dos est un incontournable. Le grand père avait son génépi maison « allume barbecue » à portée de bâton en cas de pépin. Enfin pépin, c’est vite dit. Le sucre imbibé de cette liqueur végétale était ,paraît il, un excellent remontant lorsque l’hypo glycémie guettait et surtout la sublime récompense après un bel effort à travers les sentiers à flanc de montagne. Moi aussi gamin, j’avais droit à mon « canard », qui me fusillait en principe dans la seconde qui suivait. J’y prenais goût d’ailleurs. Mais je n’osais pas en redemander …

Du coup, les lendemains de ballades j’allais chez l’épicier du village acheter une petite bouteille d’alcool de menthe Ricqlès. Un concentré de concentré d’alcool ; 80° pour faire bref. Une bombe atomique. Les copains et moi allions crânement boire ce produit à l’abri des regards. Une goutte sur un sucre suffisait pour nous fusiller. Nous parlions souvent du « grand pas ». Rien d’extraordinaire en fait. Il fallait juste faire sauter la capsule du goûte à goûte de la fiole et de boire une bonne goulée. Mais personne n’osait relever le défi, vu les effets dévastateurs d’une goutte sur un sucre. Forcément un jour, un grand dadet releva le défi. Ce fut moi. Le plus vieux de la meute se devait de montrer la voie. J’avalai deux grosses gorgées devant mes camarades qui se planquaient déjà derrière tout ce qui se présentait à eux. L’intérêt du 80° est que les effets sont immédiats. Il n’ y a pas de montée euphorique et de descente infernale. C’est un surplace destructeur, surtout lorsque l’on a 13 ans. Je me souvient que sur le carton d’emballage, il était marqué que l’alcool de Ricqlès était un formidable coup de fouet en cas de coup de fatigue, de petit malaise, d’épuisement. Je confirme. J’ai bien eu un coup de fouet et tout ce qui est décrit ensuite …
Depuis j’ai gardé une rancune envers Ricqlès. Même l’inoffensif soda du même nom me laisse perplexe. Sur l’emballage il est marqué « Ricqlès, le glou glou qui fait gla gla ». Une boisson avec un slogan aussi con cache forcément quelque chose. Y a quelqu’un pour relever le défi ?

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samedi 24 février 2007

Même pas mal !

J’ai quatorze ans, boutonneux à souhait, la frange courte et la nuque longue. Merci de ne faire aucun commentaire ! Un copain de classe me châle sur son vélo. Comme nous sommes des mecs qui en ont, je me suis assis sur le guidon de son vélo. Nous paradons devant un groupe de filles installées sur un banc qui fait mine de ne pas nous voir. Ça tombe bien nous aussi on fait comme …. Nous tournons autour d’elles. L’assise sur le guidon est périlleuse mais elle à un effet certain sur les donzelles. Du moins le croyons nous.

Dans un moment d’égarement fatal, le bout de mon pied vient flirter avec les rayons de la roue avant. Pour le coup nous exécutons un vrai numéro d’acrobatie. Nous hésitons entre bing et bang. Finalement cela sera un beau plat, juste devant les douces. Celles ci se tordent de rire. Nous sommes ridicules, pour ne pas dire humiliés. C’est à ce moment très précis que l’esprit de l’adolescent en rut se met en branle. Il est hors de question de perdre la face. Le réflexe « même pas mal » s’active. Nous nous relevons fiers comme si nous tenions un bar tabac. Je marche en balançant les bras comme John Wayne, de manière à bien faire comprendre à ces grognasses sans cœurs que ce n’est pas un cul phénoménal qui va m’impressionner. D’ailleurs nous montrons notre inquiétude pour le vélo, et seulement pour le vélo. Un réflexe « born to be wild », mais à pédales. Je remarque que mes adidas Nastases ont elle aussi dégusté dans l’affaire. Mais ce n’est pas grave, car je suis un « même pas mal ». Bon vous l’aurez compris tout cela c’est du cinéma. Parce que dans nos têtes ça hurle à la mort. Je crève d’envie de soulever mon pantalon pour voir mon genou déchiqueté. Je résiste pour ne pas avoir la larme à l’œil car vu l’état de mes Nastases ….. ma mère va me tuer !!!! Mais nous tenons car « même pas mal !! ».
Nous reprenons le vélo, je m’assoie une nouvelle fois sur le guidon. Ce dernier appuie sur mes fesses en lambeau. Je serre les dents en souriant. Il ne me manque plus que la rose en travers de la bouche pour entrer dans le club Ultra Brite. Machinalement j’écarte un max mes pieds vers l’extérieur. La roue avant voilée touche les patins des freins. Le reflexe « Born to be wild », se transforme tragiquement en « born to loose ». D’un commun accord nous décidons de rentrer voir nos mamans à la maison. A peine sommes nous hors de la vue des filles que nous sautons de notre monture pour regarder nos coudes, genoux et autres nastases avec des yeux angoissés injectés de sang. Tout à coup nos regards se croisent, nous restons immobiles et quasi en cœur nous lâchons « même pas mal ! ».

jeudi 22 février 2007

Ne pas lâcher, ne pas croiser !

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Les cordonniers sont les plus mal chaussés ! Je suis la preuve vivante que ce proverbe est d’une vérité infaillible. Je suis haut alpin d’origine et j’ai attendu d’avoir 23 ans pour savoir skier. On ne se marre pas s’il vous plaît, car apprendre tardivement à tenir sur des planche farté est une épreuve qui vous marque pour le restant de votre vie. Je ne parle pas des bleus et bosses inévitables lors de cette apprentissage, mais de la douloureuse sensation de penser pour un con. Hé oui les amis apprendre à skier lorsque vous êtes un enfant c’est mignon comme tout, mais lorsque vous avez 23 ans, c’est grotesque.
Déjà, j’ai eu la mauvaise idée de me la péter au pied des pistes. Décontracté, lunettes Vuarnet au nez, neutrogena aux lèvres, combinaison et chaussures flambant neuves … mais de location, Ski Dynastar sur les épaules, me voilà donc toisant mon monde jouant le mec blasé, titulaire d’un bac + 19 spécialité ski alpin. Je suis à la limite d’ôter mon gant pour palper la neige. Mais le moniteur ESF qui gueule au milieu de tout le monde « c’est vous le débutant qu’avez demandé un cours » jette un froid qui me persuade que la neige sera cruellement bonne aujourd’hui.

Première épreuve, chausser ses skis et s’avancer vers la perche. Il n’y a que 10 mètres entre moi et cette foutue perche, le sol est plat comme le dos de la main et pourtant impossible de tenir droit sur ces enfoirés de skis. Je saisis très vite l’intérêt du bâton : il me sert à tenir droit …. et a crever les yeux de mes voisins dont je sens bien que leur regard sur ma personne a sensiblement changé. Le geste est vaste, peu précis et extrêmement dangereux. D’ailleurs je m’aperçois que je suis devenu en quelques seconde un no man’s land. Même le moniteur est à 15 mètres de moi et me crie « gardez votre calme M Dujol ! ». Cette phrase résonne encore dans la vallée. Je dégouline de sueur, j’ai mal aux jambes, et je n’ai fait que 5 mètres !!
Deuxième épreuve, prendre le tire-fesse. Nous ne faisons jamais suffisamment attention au sens des mots. Tire-fesse signifie bien sa fonction; il tire les fesses. Nous sommes d’accord. Alors expliquait moi pourquoi, je m’y suis assis !!!!! La perche part sans moi. Sa pouffe dans mon dos. Effectivement il faut un bac + 19 pour aller skier. Le perche man m’explique que je dois me laisser tirer par la perche. Il est mignon !!! Cette fois ci c’est parti. Je suis aussi raide que ma perche. Seul mon bonnet rouge nous différencie. Mais c’était trop simple, mes skis veulent se croiser. Dans un effort surhumain j’essaie de les maintenir parallèles. D’ailleurs M. ESF ,derrière moi, continue à hurler « skis parallèles, M. Dujol, skis parallèles ! ». Ma concentration est extrême. Ne pas croiser, ne pas lâcher. Plus je m’obstine et plus je m’affaisse. Au sommet j’ai l’air d’un crapaud pris à l’hameçon au bout d’une canne à pêche. « Lâcher ! Lâcher ! » me gueule le Guy Lux des neiges. Je lâche et je croise. Je m’étale de tout mon corps. J’ai de la neige dans les narines, dans les manches de mon blouson, et comble de l’humiliation,j’ai perdu un verre de mes Vuarnet. En bref, j’ai l’air d’un con. Je le sens au regard de ceux qui me passent à côté et qui repartent d’une aisance déconcertante dans la descente enneigée.
Troisième épreuve : descendre. Un mot résume à merveille cette descente. Une tuerie. Je me tape la piste en long, en large, en travers et même à l’envers. C’est dingue comme les skis glissent quandt on est en sens inverse de la descente. j’ai beau planter mes doigts dans la neige pour tenter de me freiner, rien n’y fin, je glisse, je glisse, je glisse et je tombe! Lassant le ski. Je vous épargne l’épisode du planté de bâton. Les Bronzés l’on mieux fait que moi. De même que la conversion. Demander à un fanatique du ski alpin, il vous convertira.

Un autre proverbe dit « là où il y a de la vie, il y a de l’espoir ». La encore je confirme. Je ne pouvais rester sur une telle expérience. J’ai ravalé ma fierté, j’ai viré Miss ESF et je suis parti tout seul sur les pistes apprendre à skier – véridique-. J’ai une technique de merde, un style de merde, mais je passe partout !!! Du coup désormais, lorsque je vais skier , je suis décontracté, lunette Vuarnet au nez, neutrogena aux lèvres, combinaison et chaussures flambant neuves …