mardi 31 juillet 2007

Manger tue !

manger.jpgVous n’avez certainement pas échappé aux avertissements sur les risques mortels à fumer, boire ou encore conduire vite. Mais saviez vous que mangez tue aussi. Je ne parle pas d’excès, ni d’aliments dont la date de préemption est copieusement dépassée. Non, non, je vous parle des petits riens, de l’anodin qui se cache derrière le met le plus innocent qu’il soit et qui n’a qu’un seul dessein, celui de ruiner votre santé et votre réputation!

Prenez une glace. Il fait chaud, et cette glace fumante de fraîcheur ne peut que vous apportez ses bienfaits. Vous y croquez goulûment. Et la, c’est le choc thermique. Les dents s’électrisent, les plombages sont à la limite du décapsulage. Mais cela n’est rien comparé à la barre qui s’est installée sur votre front. Une douleur glaciale que vous tentez d’atténuer avec votre main en appuyant comme un malade sur votre front. Précisons que vous secouez l’autre main éperdument, comme si le mouvement de celle ci pouvait atténuer quoi que ce soit. Convenons en, mangez ça tue.
Et le pain de mie! Quand celui ci a du mal à passer et que vous le sentez descendre tout doucement le long de l’oesophage comme si vous avaliez une machine agricole, ça tue ! Et l’eau gazeuse que vous buvez précipitamment ! Ses si jolies petites bulles se transforment en une bombe thermo nucléaire qui vous explosent les sinus. Ca tue, ça aussi. Et l’innocent verre d’eau bu de travers ! Vous voudriez tousser à la mort afin d’expulser un je ne sais quoi qui coince dans les poumons. Là encore ça tue. Et le citron ! Son acidité vous crispe les muscle de la mâchoire jusqu’à vous faire tilter le fond de l’oreille. Mortel, non ? Je vous épargne le noyau de l’olive que l’on croyait dénoyauté ou encore le bout de cacahuète qui veut sortir par le trou de nez !

Mes ami je vous le dit, manger peut vous détruire la santé et en bonus vous faire passer en société pour le plus gros crados qu’il y ait sur cette planète. Aussi je demande tout simplement qu’apparaisse le cadre noir « Manger tue » sur le paquet de cacahuètes. Mais aussi l’explication sur le dos du paquet BN « Manger peut nuire à votre santé et réduire votre réputation à néant » ou encore « Mangez nuit fortement à votre santé et à celle de votre entourage » ? Qu’en pensez vous?

mardi 24 juillet 2007

La première semaine est toujours nerveuse

Le Tour est une affaire sérieuse. Je prépare ma petite famille plusieurs jours à l’avance. “Je vous previens, à partir de 14h30 et tant que la ligne d’arrivée n’a pas été franchie, tout le monde est dehors dans la piscine!”. Bien entendu la première semaine étant LA première semaine du tour, je suis pointilleux sur mon confort. Je me love sur mon canapé et je m’entoure de bouteilles d’eau. Voir pédaler les autres m’épuise surtout quand il fait plus de 30° dehors. La déshydratation peut toujours arrivée…

Il faut quand même admettre une chose. Les traditionnelles étapes de plat de la première semaine du Tour sont parfois, pour ne pas dire souvent, soporifiques. 15h est une heure fatale. Pourtant on ne cesse de répeter que la première semaine de course est nerveuse et qu’elle donne lieu à de nombreuses chutes. En bref, c’est la semaine du plat. Et bien malgré tout cela, je pique inévitablement du nez. Je resiste. Je me concentre sur ma petite lucarne mais ces mollets qui tournicotent m’assoment. “Ben dit donc chéri, t’es gonflé. Tu fous tout le monde dehors et tu roupilles!!”. Un ange passe. Je bois un bon coup. Apparemment les échappés ont toujours 5 min. d’avance et les équipes de sprinteurs n’ont pas encore embrayées. Ouf, j’ai rien loupé. Tient, il a bien raison Thévenet de signaler que cette chaleur est infern….zzzzzzzzzzz.
Tout d’un coup, un cri me sort de ma lethargie : “chute! chute dans le peloton!”. Ben ils tombent à point eux, je commençais à m’emdormir. L’ange repasse. Je rebois un coup. La poursuite est enclenchée, le peloton est en file indienne, l’échappée est condamnée. Ca y est, ça s’active! “Papa, tu peux me donner une glaçe”. “Ecoute chérie, j’ai dit que je ne voulais pas être dérangé. Comment veux tu que je dor..heu…que je regarde le vélo!” Un diable passe.
A force de boire, j’ai ma vessie qui hurle. Il reste 3 bornes. J’enrage. J’ai mal gérer mon effort. Quel dilemne! Le sprint sous la flamme rouge ou le sprint vers le couloir des toilettes. “C’est bientôt fini Lionel ?” Il a raison l’autre de la télé, ça va frotter. J’en peux plus. Comme Petacchi, je suis en apné. C’est serré, il faudra les départager avec la photo finish. Pour moi y a plus photo. Je suis seul à courir dans le couloir.
De retour je vois McEwen érupter de joie. Il a l’étape et le maillot jaune. “Alors c’était bien Lionel ?”. “Mouais, classique. L’échappée s’est laissée endormir, et le peloton a sprinté comme s’il avait une envie folle d’aller aux toilettes !”

jeudi 12 juillet 2007

Espace Vital

Nous ne cessons d’entendre et à juste titre, que nous devons adopter un comportement responsable vis à vis de notre environnement. Ne pas laisser couler l’eau du robinet pendant que nous nous brossons les dents, trier nos ordures ménagères, ou encore préférer les transports en commun pour nos déplacements urbains.

Bon, la flotte, les poubelles, ok ! Les transports en commun, ça coince un peu. Ben oui, car rentre ici un paramètre essentiel de nos existences : notre espace vital. Vous savez, cet périmètre de confort que nous dessinons mentalement autour de nous et que nous défendons bec et ongle en cas de violation de celui ci. Ce ne sont que quelques dizaines de centimètres carré et pourtant je m’y sens sécurisé, au large. Et bien prendre un transport en commun aux heures de pointe c’est nécessairement mettre en danger cet espace vital. Si prendre le bus est bon pour l’équilibre environnemental de notre planète, c’est inévitablement dangereux pour notre équilibre mental.
C’est simple, mes voyants virent au rouge, dés que je commence à manger les cheveux de mon voisin de devant et que celui de derrière broute mon cuir chevelu. Et ce n’est qu’un début. A chaque arrêt; mon espace vital se réduit inexorablement. Les agressions sont multiples. Le souffle chaud sur ma nuque du petit vieux de derrière; la pointe du parapluie mal placée et instantes de la dame de devant; la main de l’homme en costard qui fait semblant de rien, chevauchant la mienne pour s’agripper à MA poignée; les grésillements stridents du casque de l’ado en rut à ma droite; et pour couronner le tout, le pet qui pue de je ne sais qui et qui installe une ambiance nauséabonde de suspicion mutuelle dans le bus.
Là, tout bascule. Le réchauffement planétaire ne pèse plus face à la chaleur digne d’une bétaillère. L’émission de dioxyde de carbone, n’est rien face aux odeurs indescriptibles de la meute. La fonte des glaciers et la montée des eaux n’existent plus face à la moiteur des aisselles et à la goutte de sueur glissant le long de mon dos. Non ! L’espace vital collectif de notre bonne vieille terre, ne peut prévaloir sur mon espace vital.
Du coup le lendemain, je reprends la voiture. A moi les plaisirs du confort de mon espaces vital à moi et rien qu’à moi ! De la place pour moi, de la musique que j’aime et de l’air tempéré rien que pour moi ! Dans mon auto je toise le bus de devant aux vitres embuées contre lesquelles je devine des mains et des dos compressés.
Je culpabilise, allez, l’instant de passer la première et d’accélérer. Puis j’oublie en m’admirant au volant de ma belle voiture dans les reflets des vitrines des magasins. Mais un bruit violent m’arrache de mon égocentrisme. Je viens d’écraser ma caisse contre le bus de devant ! Et là tout défile : le réchauffement de la planète qui fait fondre la glace qui provoque la montée des eaux qui me pousse à prendre le bus bondé qui m’oblige à reprendre ma voiture qui s’écrase contre le bus !
Bordel ils avaient raison. Faire un effort pour préserver la nature, c’est permettre de sauvegarder mon espace vital rien qu’à moi. Amis de la terre unissons nous afin que plus jamais je bousille ma voiture contre un bus fonctionnant au bio-carburant !

Madeleine Forever : le bob Ricard

Ah le bob Ricard !! Toute mon enfance. Rassurez vous je ne le portais pas enfant pour me protéger des rayons solaires agressifs, mais disons que mes grandes vacances scolaires se sont souvent déroulées à l’ombre du bob Ricard.

Ce bob c’est d’abord le Tour de France. Je vous ai déjà parlé abondamment de ma passion pour le vélo et de mimile qui attend patiemment au bord des routes le passage des coureurs (cliquez ici pour vous rafraîchir la mémoire). Le bob Ricard est, avec le tricot de peau, l’un des attributs essentiels du beauf passionné de vélo. Noyé dans cette masse en haut des cols alpins, ce couvre chef est resté profondément marqué dans ma mémoire affective. Vous pouvez en constaté aujourd’hui les dégâts !!!! La mondialisation aidant, le bob estampillé Skoda s’est substitué au fameux Ricard. Heureusement qu’il y a encore des mimiles qui le boivent pour garder la tradition…

Mais le bob Ricard évoque aussi les concours de boules !!! Hé oui les amis, l’autre temps fort de mes vacances estivales était les concours de boules. Je sais, je sais, j’ai vécu des vacances tout à fait ordinaire. Gamins, on y allait se gaver de coca, faire les kékés devant les filles et regarder les cadors de la pétanque. Que voulez vous, il ne se passait pas grandes choses dans les villages alpins de mon enfance, mise à part d’envoyer les chiens sur les randonneurs. Du coup, dix peignes cul s’affrontant sur un boulodrome improvisé devenait un événement majeur !! Et le bob Ricard dans tout cela ? Ne cherchez pas, le mimile du Tour et bien souvent le même mimile qui pétanque. Du coup le bob alcoolisé est aussi de la fête. Avec néanmoins une variante : le port est plus sportif, plus dynamique. L’arrière de celui-ci étant retourné vers le haut pour faire un peu comme le chapeau de Robin des bois. La comparaison s’arrête là. Le collant vert moule burnes du héros anglais, donné au moins un style. Ici, nous retrouvions le tricot de peau, le jeans sale au genou (il faut forcément mettre un genou à terre pour mesurer le point !), l’indispensable chiffon sale dépassant de la poche arrière pour dépoussiérer la boule, et bien évidemment la brioche dépassant du froc. Le porteur du bob Ricard boit aussi de la Kro ! Mes yeux d’enfants regardaient ces aliens avec une certaine admiration. Surtout lorsqu’ils faisaient avec leurs boules métalliques un « bibe qui tuait son homme », « un carreau sur place », ou encore une observation méticuleuse du terrain pour deviner où était la « portée fatale ». Hé oui, tout comme le vélo, la pétanque a son langage populo qui prenait toute son ampleur au moment de l’apéro. Et ça m’est resté. Si bien qu’il m’arrive aujourd’hui lorsque l’on me propose un Ricard à l’apéro de porter machinalement la main sur ma tête comme pour réajuster un bob imaginaire …

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Ne bougez pas la tête!


Je ne fréquente plus les coiffeurs. Ma coiffure se résumant à 2 min de cheveux sur la caillou, je me débrouille tout seul avec ma tondeuse agricole. J’économise quelques dizaines d’euros et surtout je m’évite bien des situations ridicules. Parce que l’heure passée chez le coiffeur est un grand moment de solitude…

J’attends mon tour. Et j’observe ces as du ciseaux travailler devant mes yeux. Et j’espère que cette fois ci je ne tomberai pas sur Maurice. La dernière fois il m’a à moitié coupé l’oreille, et en outre ce con m’a plus lavé le col de la chemise que mes cheveux. Alors je prie. Je prie pour que cette fois ci cela soit la petite dernière, toute mignonnette qui me taillade la mèche rebelle. Je joue lamentablement le jeu du charme afin qu’elle jette son dévolu sur moi. Apparemment cela fonctionne puisque elle tend ses ciseaux vers moi en prononçant ces mots magiques « C’est à vous ? ». Décontracté, je confirme par un clignement malin de mes yeux. Mais son boss l’interpelle « Sophie passez donc un coup de balai, il y a des cheveux de partout. Maurice va s’occuper de M. Dujol ! ». Putain, Maurice !

Le calvaire commence. J’enfile un tablier vert bonbon. Le coup d’oeil dans le miroir confirme mon impression : je suis ridicule. Maurice est toujours aussi bonne lessiveuse de chemise. «Je rince, dites moi si l’eau est trop chaude ! » Trop tard, tu m’as déjà ébouillanté le cuir chevelure. La serviette sur la tête, il me guide jusqu’à ma chaise de torture. Je mets quelques secondes pour réaliser que la personne assise en face de moi est mon reflet dans le miroir. Mes cheveux partent dans tous les sens, mon front ébouillanté est rouge écarlate. Une coupe à la dynamite n’aurait pas fait mieux.
Maurice commence à oeuvrer. Il me coiffe, met des petits pinces pour tenir les mèches rebelles et commence à couper. Je prie une nouvelle fois pour qu’aucune personne que je connaisse passe dans les parages. Bingo! Ma voisine passe prendre un rendez vous pour son mouflet et me fait un signe de la tête qui en dit long : t’es ridule, coiffé comme ça. Je lui répond d’un hochement de tête embarrassé. « Ne bougez pas ! » lance Maurice.
Ah lala, le fameux « bougez pas ! ». Le summum du supplice. D’autant plus que Maurice lui n’arrête pas de vous parlez : la météo détraquée à cause des trucs qu’ils envoient dans l’espace; cette pauvre Lady Die, elle nous manque quand même; ce De Villepin quel bel homme; enfin que des trucs qui me passionnent. Comme je suis un gars poli, je fais mine de m’intéresser en m’esclaffant, en levant les yeux au ciel et en bougeant la tête pour montrer que je suis d’accord. « Bougez pas la tête ! ». Dis donc Maurice, je sens que je vais bouger ma tête en direction de la tienne et que je vais te faire une mise en plie de ta raie au milieu de manière définitive! Le voilà armé du sèche cheveux ! c’est ça, continue à me parler, de toute façon je capte rien de ce que tu me dis …

La délivrance arrive. Maurice me libère de mon tablier vert bonbon en le faisant claquer comme un fouet. Un coup de brosse dans la gueule, histoire de se débarrasser des poils superflus. Vous n’avez jamais remarqué comme le coiffeur s’obstine à vous nettoyer les oreilles et les narines à ces moments là. Déjà que j’avais le front irrité …. Un cou d’oeil rapide à ma nouvelle tête dans le miroir que Maurice tient derrière moi. Je mesure l’étendu du désastre…Pas de doute j’étais bien mieux coiffé à la dynamite. « Cela vous plaît Monsieur ! » Je murmure un oui sans bouger la tête, ce con serai capable de me balancer « Ne bougez pas la tête! ».