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vendredi 11 mai 2007

L’école du rire

Je m’aperçois finalement que je garde d’assez bon souvenirs de l’école. Remarquez il vaudrait mieux, puisque j’ai traîné mes fonds de culottes sur les banc scolaires jusqu’à l’age de 27 ans! Si il y a bien un truc qui revient régulièrement , ce sont les fous rires en classe. Que cela soit à l’école primaire, au lycée ou même en TP à la fac, le fou rire clandestin était redoutable.

Cela partait souvent d’une vanne balancée par l’un de nos voisins. La blague racontée à la sauvette pendant que le prof avait le dos tourné avait en principe un effet dévastateur. Notez que la remarque désobligeante sur ce même prof avait aussi son effet. Du style « t’imagines le prof en short devant sa télé », ou encore « t’imagines Monsieur machin assis sur les toilettes et qu’y a plus de papier ! ». Je sais, ça ne volait pas haut, et pour cela que nous étions morts de rire.
Mort de rire était la bonne expression. Il fallait rire sans se faire remarquer, sinon t’étais mort ! Vous l’avez compris, interdit de rire aux éclats. Nous pouffions donc. Nous nous retenions de rire avec une inefficacité exemplaire. La volonté du « moins rire « entraîne systématiquement le « plus rire ». Un vrai cercle vicieux! La blaguounette à deux balles qui nous aurait à peine fait sourire dans les couloirs de l’école, se transformait en blague du siècle déclenchant une hilarité hors norme. Une vraie descente aux enfer. Le visage écarlate, la larme à l’oeil des sons pas loin de ceux du cochon nous échappaient. Il était plus que nécessaire de devenir invisible. Du coup nous plongions notre nez dans nos cartables faisant de mine de chercher un objet imaginaires. Je sais ce n’était pas fin.

Cela n’ échappa pas au prof d’ailleurs. « Dujol ! Dehors ! La fraîcheur du couloir vous fera la plus grand bien! » Une intervention quasi miraculeuse, puisque ce fou rire si tenace s’arrêta net. Je me levai toujours écarlate. Le prof me flingua des yeux. Je me dirigeai vers la porte et là, l’acte maqué, je trébuchai contre la corbeille à papier. La classe éclata de rire, toute gorge déployée et sans se planquer sous les tables Il y avait là une forme d’injustice. Je regardai le prof. Son visage était rouge écarlate, la larme à l’oeil et faisait mine de chercher un objet improbable dans son cartable …

mercredi 25 avril 2007

Ex fan des 8O’s

Peut être avez vous eu ce sentiment ? Je suis toujours étonné lorsque je regarde des photos de mon adolescences par ma tronche de cake et par mon allure de blaireau. Le plus agréable est que les personnes qui vous entourent à ces moments là, confirment ce constat. Ils sont gentils ……Tout le monde se marre et moi le premier, en se disant quaujourd’hui c’est quand même plus mieux bien. Ouf, je m’en sors pas trop mal!! Et pourtant. Je sais que je ne suis pas très honnête. J’ai en fait adoré cette période de tronche de cake. C’était les 80’s; c’était l’adolescence et tout ce qui va avec.
Ceux qui ont la trentaine bien avancée savent de quoi je parle. Et je n’en doute pas une seconde, vous avez eu aussi la cake attitude. Ça ne vous dit rien! Ah bon. Attendez. La frange courte et la nuque longue. Non ! Le pantalon de survête avec Kappa écrit sur toute la longueur de la cuisse droite. Et les Adidas Nastase ? Et vous les filles, le collant en laine tourné jusqu’au cheville pour faire comme dans Flashdance. What a feelin’ !!! Hé ! Qui ne s’est pas grillé les neurones sur un Rubik’s cub dans les couloirs de son collège. Ou encore à faire des figures du tronc de dieu avec son yoyo fluo ! Mieux, les jeux électroniques. Le Donkey Kong à double écran. Tu l’avais, tu étais le roi de la cour. Tu ne l’avais pas, tu essayais d’être à la cour du roi. Moi je rêvais d’avoir un Vectrex. Trop cher. Alors je noyais ma déception dans des Tangs à l’orange surdosés que je sirotais en regardant Albator, Capitaine flam, Goldorak et consorts. Bon Ok, je regardais aussi Candy, mais je n’en disais rien aux copains. D’ailleur je ne vous en ai pas parlé. Je ne vous parle pas non plus du Malibu torché en cachette dans les boums des copines ( vomi en cachette aussi, dans le jardin de la copine), ni des cigarettes crapotées crânement sur la selle d’un Piaggio Ciao. Je vous épargne aussi les boutons blancs et les litres de Biactol.
Alors, ça vous parle tout cela quand même !! Et d’autant plus lorsque vous revoyez vos photos qui vous montre en pantalon de varape vert fluo avec un walkman de 15 kg à la main et deux grosses boules de mousse noire collées aux oreilles. ” trois nuits par semaine”, “Tarzan Boy”, “Les démons de minuit” ou encore “Macumba” (vous savez celle qui danse tous les soirs pour les docker du port ….) grésillaient dans ce casque. Musique piquée à la sauvette sur Skyrock et NRJ, radios alors naissantes. Allez encore un petit effort. Le smurf, la street dance. Mon épaule garde encore la marque de la dalle en béton du garage sur laquelle je m’exerçais. Je n’avais pas remarqué que dans le clip les mecs tournés sur un tapis…Bien sur aujourd’hui, je ne cesse de répéter qu’à l’époque je n’écoutais que Depeche mode, U2, The Cure ou encore simple Minds. Ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas vrai aussi.
Alors les gars, ça y est vous restituez? Tronche de cake et fringue de blaireau sur polaroïd. Comment ça non! Arrêtez vous m’inquiétez ……

PS : je vous arrête tout de suite. Le mec sur la photo, ce n’est pas moi.

mercredi 18 avril 2007

Y a des pêches melbas qui se perdent !

Nous sommes en plein milieu des années 8O dans la petite vallée alpine du Valgaudemar. C’est l’été. Moi et Cyril, mon meilleur ami, sommes à l’affût des jeunes filles en vacances dans notre vallée. Surtout celle des colonies de vacances. Pour remplir cette activité, ô combien importante pour des adolescents en pleine effervescence pubère, nous glandions en terrasse du café du village afin de bondir promptement sur la moindre demoiselle qui nous aurait tapé dans l’œil. Et cela tombe bien puisque voila deux charmantes jeunes filles. Je vous épargne les dialogues hautement intellectuels de ce premier contact. Je vous renvoie aux échanges fournis d’Hélène & les garçons ou du Miels et les abeilles. Ne faites pas ceux qui ne savent pas de quoi je parle ! Tout comme moi vous avez certainement cédé à la tentation de zapper sur ces séries à deux balles dès que vous étiez seul devant votre télé. En plus les filles (et les mecs aussi d’ailleurs) étaient vachement belles. C’est vous dire si la tentation était grande. Bref après quelques formules d’approches sans aucune originalité, nous invitions ces charmantes filles à partager nos verres en soirée à la même terrasse.
Après s’être abondamment lavé le visage avec des litres de biactols, aspergé le corps de déodorant Fabergé senteur Musc, le must, enduit nos cheveux de gel « stu-stu pour les cheucheu », nous voici fidèle au poste en terrasse du café « Chez Michou ». Je sais chez Michou », ça ne vaux pas le « Café des beaux arts » ou encore le « Rendez vous des amoureux », mais lorsque que l’on a que cela sous la main, on ne fait pas le difficile avec l’enseigne. Voici donc nos colombes et le jeu de séduction commence. Et vas y que je me la joue le mec désabusé, qui ne supporte pas les autres garçons de son âge qui sont et font vraiment trop gamins. Vas y que je te fais le garçon qui comprend hyper vachement bien les filles et tous leurs problèmes existentiels. Ben voyons. Vas y en fait que je ne te fais pas le vrai mec que je suis en fait. Mais ce n’est pas grave puisque le courant semble passer. Super !!!!. Je fini ma pêche Melba (comment ça c’est pas romantique non plus la pêche melba) et direction le coin sombre pour conclure.
Mais notre existence est ponctuée d’imprévu. Au moment même ou j’avale ma dernière cuillère de glace à la vanille, un homme entre en terrasse. Il est bouffi, rouge avec des reflets violet, titube et trébuche sur tout ce qui se présente à lui. Tout le monde bien sur l’observe avec angoisse. Comme je me trouve particulièrement intéressant ce soir là, je me permet une remarque : « Mais qu’est ce que c’est que ce poivrot puant la vinasse qui vient nous emmerder !!! ». « Mon père ! » Me répond ma ex futur conquête. A remarque intelligemment constructive, réponse délibérément destructive. Je vous assure qu’à ce moment très précis, vous savez exactement ce qu’est l’hiver nucléaire qui suit l’explosion d’une bombe atomique. Une seule idée en tête : comment survivre ? Ma solution fut radicale. J’ai mis ma tête dans mon pull, je me suis levé sans un mot et je suis parti en titubant et trébuchant sur tout ce qui se présentait devant moi.

samedi 24 février 2007

Même pas mal !

J’ai quatorze ans, boutonneux à souhait, la frange courte et la nuque longue. Merci de ne faire aucun commentaire ! Un copain de classe me châle sur son vélo. Comme nous sommes des mecs qui en ont, je me suis assis sur le guidon de son vélo. Nous paradons devant un groupe de filles installées sur un banc qui fait mine de ne pas nous voir. Ça tombe bien nous aussi on fait comme …. Nous tournons autour d’elles. L’assise sur le guidon est périlleuse mais elle à un effet certain sur les donzelles. Du moins le croyons nous.

Dans un moment d’égarement fatal, le bout de mon pied vient flirter avec les rayons de la roue avant. Pour le coup nous exécutons un vrai numéro d’acrobatie. Nous hésitons entre bing et bang. Finalement cela sera un beau plat, juste devant les douces. Celles ci se tordent de rire. Nous sommes ridicules, pour ne pas dire humiliés. C’est à ce moment très précis que l’esprit de l’adolescent en rut se met en branle. Il est hors de question de perdre la face. Le réflexe « même pas mal » s’active. Nous nous relevons fiers comme si nous tenions un bar tabac. Je marche en balançant les bras comme John Wayne, de manière à bien faire comprendre à ces grognasses sans cœurs que ce n’est pas un cul phénoménal qui va m’impressionner. D’ailleurs nous montrons notre inquiétude pour le vélo, et seulement pour le vélo. Un réflexe « born to be wild », mais à pédales. Je remarque que mes adidas Nastases ont elle aussi dégusté dans l’affaire. Mais ce n’est pas grave, car je suis un « même pas mal ». Bon vous l’aurez compris tout cela c’est du cinéma. Parce que dans nos têtes ça hurle à la mort. Je crève d’envie de soulever mon pantalon pour voir mon genou déchiqueté. Je résiste pour ne pas avoir la larme à l’œil car vu l’état de mes Nastases ….. ma mère va me tuer !!!! Mais nous tenons car « même pas mal !! ».
Nous reprenons le vélo, je m’assoie une nouvelle fois sur le guidon. Ce dernier appuie sur mes fesses en lambeau. Je serre les dents en souriant. Il ne me manque plus que la rose en travers de la bouche pour entrer dans le club Ultra Brite. Machinalement j’écarte un max mes pieds vers l’extérieur. La roue avant voilée touche les patins des freins. Le reflexe « Born to be wild », se transforme tragiquement en « born to loose ». D’un commun accord nous décidons de rentrer voir nos mamans à la maison. A peine sommes nous hors de la vue des filles que nous sautons de notre monture pour regarder nos coudes, genoux et autres nastases avec des yeux angoissés injectés de sang. Tout à coup nos regards se croisent, nous restons immobiles et quasi en cœur nous lâchons « même pas mal ! ».