J’ai quatorze ans, boutonneux à souhait, la frange courte et la nuque longue. Merci de ne faire aucun commentaire ! Un copain de classe me châle sur son vélo. Comme nous sommes des mecs qui en ont, je me suis assis sur le guidon de son vélo. Nous paradons devant un groupe de filles installées sur un banc qui fait mine de ne pas nous voir. Ça tombe bien nous aussi on fait comme …. Nous tournons autour d’elles. L’assise sur le guidon est périlleuse mais elle à un effet certain sur les donzelles. Du moins le croyons nous.
Dans un moment d’égarement fatal, le bout de mon pied vient flirter avec les rayons de la roue avant. Pour le coup nous exécutons un vrai numéro d’acrobatie. Nous hésitons entre bing et bang. Finalement cela sera un beau plat, juste devant les douces. Celles ci se tordent de rire. Nous sommes ridicules, pour ne pas dire humiliés. C’est à ce moment très précis que l’esprit de l’adolescent en rut se met en branle. Il est hors de question de perdre la face. Le réflexe « même pas mal » s’active. Nous nous relevons fiers comme si nous tenions un bar tabac. Je marche en balançant les bras comme John Wayne, de manière à bien faire comprendre à ces grognasses sans cœurs que ce n’est pas un cul phénoménal qui va m’impressionner. D’ailleurs nous montrons notre inquiétude pour le vélo, et seulement pour le vélo. Un réflexe « born to be wild », mais à pédales. Je remarque que mes adidas Nastases ont elle aussi dégusté dans l’affaire. Mais ce n’est pas grave, car je suis un « même pas mal ». Bon vous l’aurez compris tout cela c’est du cinéma. Parce que dans nos têtes ça hurle à la mort. Je crève d’envie de soulever mon pantalon pour voir mon genou déchiqueté. Je résiste pour ne pas avoir la larme à l’œil car vu l’état de mes Nastases ….. ma mère va me tuer !!!! Mais nous tenons car « même pas mal !! ».
Nous reprenons le vélo, je m’assoie une nouvelle fois sur le guidon. Ce dernier appuie sur mes fesses en lambeau. Je serre les dents en souriant. Il ne me manque plus que la rose en travers de la bouche pour entrer dans le club Ultra Brite. Machinalement j’écarte un max mes pieds vers l’extérieur. La roue avant voilée touche les patins des freins. Le reflexe « Born to be wild », se transforme tragiquement en « born to loose ». D’un commun accord nous décidons de rentrer voir nos mamans à la maison. A peine sommes nous hors de la vue des filles que nous sautons de notre monture pour regarder nos coudes, genoux et autres nastases avec des yeux angoissés injectés de sang. Tout à coup nos regards se croisent, nous restons immobiles et quasi en cœur nous lâchons « même pas mal ! ».
2 commentaires:
Ah ben ça alors ! Qu'est-ce que c'est que ça ke c'est ke ça ?
T'as splitté ton blog ? Un politique, un musique et un madeleine et humeurs... ?
Et tu dis riens sur Maeliova, alors qu'on te posais justement la question des madeleines etc..
En fait G Mike je teste cette forme de déclinaison, je suis encore hésitant ....
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