mercredi 23 mai 2007

Madeleine Forever : The Benny Hill Show

Je n’aimais pas le dimanche soir. Il fallait faire ces devoirs, prendre sa douche, se mettre en pyjama. Il faisait nuit tôt. Le dimanche soir, j’avais déjà un pied à l’école et ça me gonflait. Heureusement il y avait la parenthèse de 20h. Le Benny Hill show, sur FR3. Le logo de Thames, avec les monuments londoniens se reflétant sur la Tamise ainsi que le générique joué au saxo sont gravés à jamais dans ma mémoire.

Benny Hill me faisait bidonner de rire et j’oubliais que le lendemain je commençais la semaine par deux heures de Math ! Inhumain. Je ne comprenais pas tout. Pourquoi les gonzesses étaient toujours à poil ! Pourquoi ces mêmes filles partaient toujours avec Benny qui était moche comme un pou ? Un jour quelqu’un m’a dit : c’est parce qu’il fait marrer les filles ! J’ai retenu la leçon.
Le petit vieux qui recevait incessamment des claques sur le crane, était mon chouchou. D’ailleurs dans la cour du collège, le geste était à la mode. Lorsque l’un de nous disait une connerie, les autres s’empressaient de lui taper sur crâne, comme à la télé. Vous pouvez mesurer aujourd’hui l’ampleur des dégâts.
Les courses poursuites étaient la cerise sur le gâteau. Malheureusement, elles annonçaient aussi la fin de cette parenthèse. A peine terminé, il y avait la bande annonce de Thalassa qui passait en deuxième partie de soirée. La vue du Mérou me rappelait la tronche de ma prof de Maths …

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vendredi 11 mai 2007

L’école du rire

Je m’aperçois finalement que je garde d’assez bon souvenirs de l’école. Remarquez il vaudrait mieux, puisque j’ai traîné mes fonds de culottes sur les banc scolaires jusqu’à l’age de 27 ans! Si il y a bien un truc qui revient régulièrement , ce sont les fous rires en classe. Que cela soit à l’école primaire, au lycée ou même en TP à la fac, le fou rire clandestin était redoutable.

Cela partait souvent d’une vanne balancée par l’un de nos voisins. La blague racontée à la sauvette pendant que le prof avait le dos tourné avait en principe un effet dévastateur. Notez que la remarque désobligeante sur ce même prof avait aussi son effet. Du style « t’imagines le prof en short devant sa télé », ou encore « t’imagines Monsieur machin assis sur les toilettes et qu’y a plus de papier ! ». Je sais, ça ne volait pas haut, et pour cela que nous étions morts de rire.
Mort de rire était la bonne expression. Il fallait rire sans se faire remarquer, sinon t’étais mort ! Vous l’avez compris, interdit de rire aux éclats. Nous pouffions donc. Nous nous retenions de rire avec une inefficacité exemplaire. La volonté du « moins rire « entraîne systématiquement le « plus rire ». Un vrai cercle vicieux! La blaguounette à deux balles qui nous aurait à peine fait sourire dans les couloirs de l’école, se transformait en blague du siècle déclenchant une hilarité hors norme. Une vraie descente aux enfer. Le visage écarlate, la larme à l’oeil des sons pas loin de ceux du cochon nous échappaient. Il était plus que nécessaire de devenir invisible. Du coup nous plongions notre nez dans nos cartables faisant de mine de chercher un objet imaginaires. Je sais ce n’était pas fin.

Cela n’ échappa pas au prof d’ailleurs. « Dujol ! Dehors ! La fraîcheur du couloir vous fera la plus grand bien! » Une intervention quasi miraculeuse, puisque ce fou rire si tenace s’arrêta net. Je me levai toujours écarlate. Le prof me flingua des yeux. Je me dirigeai vers la porte et là, l’acte maqué, je trébuchai contre la corbeille à papier. La classe éclata de rire, toute gorge déployée et sans se planquer sous les tables Il y avait là une forme d’injustice. Je regardai le prof. Son visage était rouge écarlate, la larme à l’oeil et faisait mine de chercher un objet improbable dans son cartable …