jeudi 12 juillet 2007

Espace Vital

Nous ne cessons d’entendre et à juste titre, que nous devons adopter un comportement responsable vis à vis de notre environnement. Ne pas laisser couler l’eau du robinet pendant que nous nous brossons les dents, trier nos ordures ménagères, ou encore préférer les transports en commun pour nos déplacements urbains.

Bon, la flotte, les poubelles, ok ! Les transports en commun, ça coince un peu. Ben oui, car rentre ici un paramètre essentiel de nos existences : notre espace vital. Vous savez, cet périmètre de confort que nous dessinons mentalement autour de nous et que nous défendons bec et ongle en cas de violation de celui ci. Ce ne sont que quelques dizaines de centimètres carré et pourtant je m’y sens sécurisé, au large. Et bien prendre un transport en commun aux heures de pointe c’est nécessairement mettre en danger cet espace vital. Si prendre le bus est bon pour l’équilibre environnemental de notre planète, c’est inévitablement dangereux pour notre équilibre mental.
C’est simple, mes voyants virent au rouge, dés que je commence à manger les cheveux de mon voisin de devant et que celui de derrière broute mon cuir chevelu. Et ce n’est qu’un début. A chaque arrêt; mon espace vital se réduit inexorablement. Les agressions sont multiples. Le souffle chaud sur ma nuque du petit vieux de derrière; la pointe du parapluie mal placée et instantes de la dame de devant; la main de l’homme en costard qui fait semblant de rien, chevauchant la mienne pour s’agripper à MA poignée; les grésillements stridents du casque de l’ado en rut à ma droite; et pour couronner le tout, le pet qui pue de je ne sais qui et qui installe une ambiance nauséabonde de suspicion mutuelle dans le bus.
Là, tout bascule. Le réchauffement planétaire ne pèse plus face à la chaleur digne d’une bétaillère. L’émission de dioxyde de carbone, n’est rien face aux odeurs indescriptibles de la meute. La fonte des glaciers et la montée des eaux n’existent plus face à la moiteur des aisselles et à la goutte de sueur glissant le long de mon dos. Non ! L’espace vital collectif de notre bonne vieille terre, ne peut prévaloir sur mon espace vital.
Du coup le lendemain, je reprends la voiture. A moi les plaisirs du confort de mon espaces vital à moi et rien qu’à moi ! De la place pour moi, de la musique que j’aime et de l’air tempéré rien que pour moi ! Dans mon auto je toise le bus de devant aux vitres embuées contre lesquelles je devine des mains et des dos compressés.
Je culpabilise, allez, l’instant de passer la première et d’accélérer. Puis j’oublie en m’admirant au volant de ma belle voiture dans les reflets des vitrines des magasins. Mais un bruit violent m’arrache de mon égocentrisme. Je viens d’écraser ma caisse contre le bus de devant ! Et là tout défile : le réchauffement de la planète qui fait fondre la glace qui provoque la montée des eaux qui me pousse à prendre le bus bondé qui m’oblige à reprendre ma voiture qui s’écrase contre le bus !
Bordel ils avaient raison. Faire un effort pour préserver la nature, c’est permettre de sauvegarder mon espace vital rien qu’à moi. Amis de la terre unissons nous afin que plus jamais je bousille ma voiture contre un bus fonctionnant au bio-carburant !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

je vois que tout le monde y passe dans le bus bon moi le pet je sais qui s'est!!!! et espace vital ...durand vraiment ils sont tous dans le bus!!!

Anonyme a dit…

yo maintenant que tu me connais jamais dans le bus toujours en societe ecoute ce dicton de haute savoie qui dis pet contenu furoncles au cul vive le cassoulet et ces derives a bientot

Anonyme a dit…

Et par temps de pluie, en hiver, le bus surchauffé, cette chaleur moite... mmmh un régal. Ah oui, on peut parler de "transports" en commun.
Bon et maintenant que tu es seul dans ta voiture, raconte nous la fois ou tu as pris un autostopeur puant...;-)