lundi 26 mars 2007

Visite médicale

La visite médicale du boulot….chaque année nous y avons droit. Et pourtant. Chaque fois que je reçois ma convocation j’ai l’impression d’y être passé le trimestre dernier. J’ai beau vérifier sur mon agenda, cela ne fait aucun doute, une année s’est écoulée. Désespoir. C’est dingue comme le temps passe vite alors qu’il y a des journée au bureau qui durent une année. Comment cela fonctionnaire !!
Déjà la convocation te fout le trac. ” Veuillez vous présenter à 9h30 précise avec tous les documents attestant vos antécédents médicaux ainsi que votre carnet de vaccinations”. D’accord M. le commissaire. Bon alors, mes antécédents médicaux…où sont ils rangés ceux là…dans cette boite à biscuits…non….grrrr ! Chaque année on me demande ces foutus antécédents et chaque fois je n’arrive pas à mettre la main dessus. Comment cela fonctionnaire! ” Chérie sais tu où sont mes papiers pour la visite médicale ? ….y en a pas ! …. oui, oui je sais la maison s ‘écoulerait sans toi”. Je déteste la médecine du travail.
9h30 précise. Je suis dans la salle d’attente qui est pleine à craquer. Le Dr n’est pas encore arrivé. La première convocation était à 8h !! Je vire au vert, ma chemise et mon pantalon sont à la limite de se déchirer. Tiens, c’est pas un antécédent médical ça ? Après cinq Paris Match et un nouvel obs d’il y a trois ans, voici mon tour.
C’est l’heure des tests. Je m’installe en face d’une charmante assistante. C’est incroyable comme les chaises des cabinets médicaux sont basses. J’ai l’impression que Miss blouse blanche me toise de son bureau. Test visuel. Je colle mes yeux contre appareil de torture qui semble tout droit sorti d’orange mécanique. J’essaie de lire. Dur, dur. Tentons une pointe d’humour. Je fais remarquer que je ne sais pas lire le cyrillique. L’assistante me répond que je ne sais pas lire tout court. OK, on est pas là pour rigoler. Je lui balance toutes les lettres sans me gourer. Je relève la tête et l’inonde avec mon regard de ma fierté masculine qu’elle interrompe immédiatement par un « vous avez votre flacon d’urine? » Ah l’instant redoutable du flacon d’urine! Car en outre de ne pas trouver ses antécédents médicaux, on ne trouve généralement jamais à la maison un récipient digne de son nom dans lequel loger son petit pipi matinal. Du coup exaspéré on prend ce qui vient. Pour moi ce fut un boite vide de pâte à modeler Play-Doh. Rien de très plaisant la dedans, surtout lorsque l’on tend le récipient à la dadame. Celle ci m’assomme avec son regard de sa fierté féminine. Cette chaise est décidément très basse.
Me voici enfin devant le Docteur. Il lit la note que vient de lui glisser l’assistante. Je vois bien dans son regard qu’il à envie de se marrer. Je soupçonne l’autre grognasse de lui avoir parlé de ma passion pour la pâte à modeler. Examen médical classique : tension, rythme cardiaque, réflexes et mesure pondérale. « Attention M. Dujol, vous avez encore pris 3 kilos ! ». Hé connard, tu veux que je t’explique ce qu’est un accident du travail.
Je suis légèrement tendu. Voilà pratiquement 1h30 que je suis dans ce foutu bâtiment pour entendre dire que je m’élargis et que mes urines ont une belle couleur. Hé doc, tu sais quoi, je crois que mon antécédent médical, c’est toi. Et figures toi que je fais une crise aiguë tous les ans à peu prés à la même date. C’est grave docteur ? « Non non , me répondit il c’est allergique ! » Y a pas à dire, ils sont trop fort c’est toubibs…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime bcp ces notes :-)
Tiens, je dois aller passer un examen de la vue prochainement, je me demande si je vais tenter le coup du cyrillique ? Tout dépendra du médecin...
Et imagines, le pot de Play Doo. Au lieu d'un examen d'urine... "Vous avez vos matières fécales ?".... Mwarf !

Lionel Dujol a dit…

Oh lala attention à la boulette ... bon ok je sors !

Oncle Dan a dit…

Vous connaissez tous ces petits ordinateurs pour enfants avec lesquels nos tendres chérubins font de la musique et s’instruisent en s’amusant.

Ces jouets modernes présentent la particularité de dialoguer avec nos informaticiens en herbe. Ils ont cet accent particulier aux androïdes enroués dans les films de science fiction : “ Choisis ton jeu. Appui sur la case rouge. Non, recommence. Non, recommence. Non, recommence ... ”.

Eh bien, figurez-vous, bande de sceptiques incrédules, que je me suis donc rendu à la visite médicale obligatoire des services sociaux du Ministère. Je répondais ainsi à la convocation d’un infirmier à l’inexactitude scrupuleuse. Comme tous ceux qui m’y ont précédé et tous ceux qui m’y suivront, j’attendais mon tour dans un étroit couloir encombré de cartons d’archives et de ramettes de papier pour photocopieur. Il y faisait une chaleur toïde, sans le moindre souffle d’air.

C’est alors que cette voix métallique et monocorde, si caractéristique de ces petits robots informatiques et reconnaissable entre toutes, traversa l’une des nombreuses portes qui bordaient le couloir.

J’étais outré, mais nullement étonné que ces tire-au-flanc des services sociaux s’amusent pour passer le temps avec les jouets de Noël destinés aux enfants du personnel. N’importe quelle mauvaise langue vous confirmera que les gens qui ont le bonheur de se faire affecter dans les services sociaux du Ministère accomplissent tous les actes de leur vie professionnelle dans une douce quiétude.

Il faut vous dire qu’à part deux ou trois voyages d’agrément organisés dans l’année, la principale occupation de ces gens là est d’acheter au prix le plus bas, dès le mois d’avril, les jouets de Noël qui seront distribués en fin d’année.

C’est avec une belle persévérance que notre amateur de jeux électroniques s’amusait car j’entendais sa machine lui parler à intervalles très réguliers. Toutefois, les portes étant fermées, cette conversation me parvenai de manière confuse et inintelligible. Il m’était impossible de discerner ni même d’interpréter le moindre mot que ce traître à l’administration laborieuse tirait de sa machine.
Je n’en avais cure, mais cela m’aurait aidé à tuer le temps dans ce sinistre couloir surchauffé, que mes compagnons d’impatience avaient quitté un à un sur l’invitation d’une aimable doctoresse. J’avais hâte de la rencontrer car je n’avais trouvé, pour m’occuper, que l’observation des imprévisibles déplacements d’une mouche cantharide sur une affiche exhortant l’humanité à la vaccination.

Enfin, je pense que c’était une mouche à merde, car le contre-jour et mes faibles connaissances en matière d’insectes ne me permettaient pas de distinguer s’il s’agissait d’une Fannia canicularis, d’une Poecilothus nobilitatus ou d’une vulgaire Musca domestica.

Mon tour fut long à venir, mais il arriva.

La doctoresse m’invita à m’asseoir dans un minuscule bureau qui avait du être repeint au XIX° siècle, environ. Elle consulta ma fiche dont les dernières anotations remontaient à une époque où le monde et moi étions beaucoup plus jeunes.

Après m’avoir posé quelques questions très indiscrètes mais fort heureusement peu nombreuses, telles que Combien pesez-vous ? et Prenez-vous des médicaments ? (A la réflexion, je crois que ce sont les deux seules questions qu’elle m’ait posées.), elle me proposa un examen de la vue.

Soit, voyons voir.

Je n’allais pas décliner une telle invitation après une si longue attente, et pour tout vous dire, j’attache la plus grande importance à la préservation de mes propres yeux, puisque c’est ceux-là que j’utilise pour vous admirer lorsque l’occasion m’en est donnée.

Alors que je m’attendais à ce qu’elle se lève, se saisisse d’une longue baguette en roseau ou en toute autre matière (peu m’importait), et me prenne pour un imbécile en me demandant si je pouvais lire l’énorme lettre Z qui se trouve habituellement en haut de leur traditionnel tableau de lecture , cette faignasse ne bougea pas de sa chaise et me montra un appareil bizarre, que je n’avais jamais vu, sauf peut-être dans le film Oranges mécaniques.

Elle me demanda de poser mon menton là, et d’appuyer mon front ici, afin d’avoir les yeux bien en face de l’énorme jumelle au fond de laquelle apparurent subitement des lettres, comme par magie.

Mince alors.

Je faillis sursauter lorsque cette machine, froide et inhumaine, se mit à me parler :

 J’énonce......les lettres.......qui apparaissent.
 En cas d’erreur......appuyez sur......le bouton......bleu.

Comment vous expliquer ? C’était si étrange... Cette machine me parlait avec cet accent particulier aux androïdes enroués que l’on voit dans les films de science fiction... Une voix métallique et monocorde, si caractéristique de ces petits robots informatiques avec lesquels jouent nos chères têtes blondes... Une voix reconnaissable entre toutes !

Bon, d’accord... N’empêche que les gens des services sociaux n’ont pas grand chose à faire !