samedi 13 octobre 2007

Salle attente, sale attente.

"Salle d’attente". Ces mots gravés sur la petite plaque accolée à la porte suffit à elle seule à vous achever le moral. Oui achever, car en principe on croise ce genre de porte dans des endroits qui par nature minent votre bonne humeur. Non seulement il faut surmonter la peur de la roulette meurtrière du dentiste mais en plus il faut attendre. A l’heure où tout va de plus en plus vite, où nous avons tout et tout de suite, l’homme n’a pas encore était foutu de trouver une solution à l’attente de la salle …. d’attente. Quand je regarde Star Trek je me mets à rêver de télé-transportation. Un coup de fil à la secrétaire médicale et je me précipiterais dans la cabine pour me retrouver aussitôt en face de mon toubib qui me dirait instamment « ouvrez la bouche et faite ah ». Ils ont préféré réfléchir sur la carte vitale ….

La salle d’attente est donc le passage obligé de nos rendez vous les plus traumatisant. J ‘entrouvre la porte et j’aperçois avec stupeur que toute la ville s’est donnée rendez vous dans cette salle. Et compte tenu de l’odeur de trappeur qui règne dans celle-ci, il semblerait que l'on attend depuis un bon moment. Et mince, moi qui espérais pour une fois ne pas attendre au delà de la page sommaire de Paris Match. Hé bien non, il va falloir se taper tous les Paris Match de l’année 1998, tous les VSD de l’année 1995 et m’achever sur les Notre Temps de je ne sais plus quelle année d’ailleurs. Au départ je feuillette et survole les articles. Je fais facilement du "un Paris Match à la minute". Au passage le mec d'en face de moi me fait marrer; il lit avec application toutes les légendes des photos du magazine qu'il a en main, comme si son salut médical passait par cette exercice de lecture attentive.
Mais le temps passe. Un nouveau patient arrive. Avec ironie, je me dit qu'il n'est pas prêt de passer et cerise sur mon gâteau de médisance, il n'a plus de chaise où s'assoir ! Je lui jette volontiers un regard triomphant. La porte s’ouvre, la secrétaire médicale appelle Monsieur trucmuche. C’est pour le gars debout qui vient juste d’arriver. Il sort en me lançant à son tour un regard triomphant. Je suis anéanti … je commence à lire les légendes des photos de mon VSD ….

Mais tout cela n’est rien comparé à la salle d’attente vide. Il faut reconnaître qu’au départ c’est quasi jouissif. J’ai bien fait de prendre rendez vous un lundi matin à 7h30. Un peu tôt mais finalement « top ». Je fais la fine bouche sur les chaises. J’en essaye plusieurs et jette mon dévolu sur le fauteuil placé à côté des revues. Encore elles. Compte tenue de l’affluence, je me contente de lire les titres des couvertures directement de mon fauteuil sans prendre la peine d’en saisir une. La grande classe. Un truc me chiffonne quand même. Il y a un silence de mort dans ce cabinet médical. Rien, pas un chuchotement, ni un bruit de pas. En plus il n’y avait personne à l’accueil lorsque je suis entré. Juste un écriteau sur la porte « Si vous avez rendez vous sonnez et entrez ». Le doute m’envahit, me serais je planter de jour ? Je me plonge dans un Paris Match pour cacher mes craintes et décide de lire tout de suite les légendes photo.

J’entends du bruit. C’est la voix du toubib. Je suis sauvé ! Je jette avec nonchalance la revue sur la table basse. Je me balance sur ma chaise avec aisance. C’est mon tour. On sonne. Tiens le rendez vous d’après moi ! Ça discute à l’accueil … des bruits de pas dans le couloir …. un bruit de porte …. « bonjour M. trucmuche , entrez je vous en prie ». Putain mais il est entré directement par la porte de sortie du cabinet médical. C’est autorisé ça ?  Le passage par la salle d’attente devrait être obligatoire ! Au moins pour amortir le coût de l'abonnement à Paris Match.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Brrr et dire que je devrai aller me faire "recoller" un plombage !!!
T'as vu qu'en Angleterre, c'est la pénurie de dentistes (non privés), et qu'ils sont si rares, que les salles d'attentes débordent dans les rues, ou alors, les gens s'arrachent eux-même les dents... avec comme anesthésiant un bon vieux whisky !!