Le Tour est une affaire sérieuse. Je prépare ma petite famille plusieurs jours à l’avance. “Je vous previens, à partir de 14h30 et tant que la ligne d’arrivée n’a pas été franchie, tout le monde est dehors dans la piscine!”. Bien entendu la première semaine étant LA première semaine du tour, je suis pointilleux sur mon confort. Je me love sur mon canapé et je m’entoure de bouteilles d’eau. Voir pédaler les autres m’épuise surtout quand il fait plus de 30° dehors. La déshydratation peut toujours arrivée…
Il faut quand même admettre une chose. Les traditionnelles étapes de plat de la première semaine du Tour sont parfois, pour ne pas dire souvent, soporifiques. 15h est une heure fatale. Pourtant on ne cesse de répeter que la première semaine de course est nerveuse et qu’elle donne lieu à de nombreuses chutes. En bref, c’est la semaine du plat. Et bien malgré tout cela, je pique inévitablement du nez. Je resiste. Je me concentre sur ma petite lucarne mais ces mollets qui tournicotent m’assoment. “Ben dit donc chéri, t’es gonflé. Tu fous tout le monde dehors et tu roupilles!!”. Un ange passe. Je bois un bon coup. Apparemment les échappés ont toujours 5 min. d’avance et les équipes de sprinteurs n’ont pas encore embrayées. Ouf, j’ai rien loupé. Tient, il a bien raison Thévenet de signaler que cette chaleur est infern….zzzzzzzzzzz.
Tout d’un coup, un cri me sort de ma lethargie : “chute! chute dans le peloton!”. Ben ils tombent à point eux, je commençais à m’emdormir. L’ange repasse. Je rebois un coup. La poursuite est enclenchée, le peloton est en file indienne, l’échappée est condamnée. Ca y est, ça s’active! “Papa, tu peux me donner une glaçe”. “Ecoute chérie, j’ai dit que je ne voulais pas être dérangé. Comment veux tu que je dor..heu…que je regarde le vélo!” Un diable passe.
A force de boire, j’ai ma vessie qui hurle. Il reste 3 bornes. J’enrage. J’ai mal gérer mon effort. Quel dilemne! Le sprint sous la flamme rouge ou le sprint vers le couloir des toilettes. “C’est bientôt fini Lionel ?” Il a raison l’autre de la télé, ça va frotter. J’en peux plus. Comme Petacchi, je suis en apné. C’est serré, il faudra les départager avec la photo finish. Pour moi y a plus photo. Je suis seul à courir dans le couloir.
De retour je vois McEwen érupter de joie. Il a l’étape et le maillot jaune. “Alors c’était bien Lionel ?”. “Mouais, classique. L’échappée s’est laissée endormir, et le peloton a sprinté comme s’il avait une envie folle d’aller aux toilettes !”
1 commentaire:
L"année prochaine faudra prévoir d'enregistrer un "choeur des ronfleurs du Tour" Ca ferait une belle symphonie.
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