Nous sommes en plein milieu des années 8O dans la petite vallée alpine du Valgaudemar. C’est l’été. Moi et Cyril, mon meilleur ami, sommes à l’affût des jeunes filles en vacances dans notre vallée. Surtout celle des colonies de vacances. Pour remplir cette activité, ô combien importante pour des adolescents en pleine effervescence pubère, nous glandions en terrasse du café du village afin de bondir promptement sur la moindre demoiselle qui nous aurait tapé dans l’œil. Et cela tombe bien puisque voila deux charmantes jeunes filles. Je vous épargne les dialogues hautement intellectuels de ce premier contact. Je vous renvoie aux échanges fournis d’Hélène & les garçons ou du Miels et les abeilles. Ne faites pas ceux qui ne savent pas de quoi je parle ! Tout comme moi vous avez certainement cédé à la tentation de zapper sur ces séries à deux balles dès que vous étiez seul devant votre télé. En plus les filles (et les mecs aussi d’ailleurs) étaient vachement belles. C’est vous dire si la tentation était grande. Bref après quelques formules d’approches sans aucune originalité, nous invitions ces charmantes filles à partager nos verres en soirée à la même terrasse.
Après s’être abondamment lavé le visage avec des litres de biactols, aspergé le corps de déodorant Fabergé senteur Musc, le must, enduit nos cheveux de gel « stu-stu pour les cheucheu », nous voici fidèle au poste en terrasse du café « Chez Michou ». Je sais chez Michou », ça ne vaux pas le « Café des beaux arts » ou encore le « Rendez vous des amoureux », mais lorsque que l’on a que cela sous la main, on ne fait pas le difficile avec l’enseigne. Voici donc nos colombes et le jeu de séduction commence. Et vas y que je me la joue le mec désabusé, qui ne supporte pas les autres garçons de son âge qui sont et font vraiment trop gamins. Vas y que je te fais le garçon qui comprend hyper vachement bien les filles et tous leurs problèmes existentiels. Ben voyons. Vas y en fait que je ne te fais pas le vrai mec que je suis en fait. Mais ce n’est pas grave puisque le courant semble passer. Super !!!!. Je fini ma pêche Melba (comment ça c’est pas romantique non plus la pêche melba) et direction le coin sombre pour conclure.
Mais notre existence est ponctuée d’imprévu. Au moment même ou j’avale ma dernière cuillère de glace à la vanille, un homme entre en terrasse. Il est bouffi, rouge avec des reflets violet, titube et trébuche sur tout ce qui se présente à lui. Tout le monde bien sur l’observe avec angoisse. Comme je me trouve particulièrement intéressant ce soir là, je me permet une remarque : « Mais qu’est ce que c’est que ce poivrot puant la vinasse qui vient nous emmerder !!! ». « Mon père ! » Me répond ma ex futur conquête. A remarque intelligemment constructive, réponse délibérément destructive. Je vous assure qu’à ce moment très précis, vous savez exactement ce qu’est l’hiver nucléaire qui suit l’explosion d’une bombe atomique. Une seule idée en tête : comment survivre ? Ma solution fut radicale. J’ai mis ma tête dans mon pull, je me suis levé sans un mot et je suis parti en titubant et trébuchant sur tout ce qui se présentait devant moi.
3 commentaires:
C'est toujours très bon à lire. Je suis un adepte des notes de ce blogs. Même si je les ai déjà lues ailleurs. N'arrête surtout pas !
Quand tu en auras assez (en quantité) tu pourras en faire un recueil... avec quelques illustrations...
Si j'avais encore assez de lecteurs, je ferais ta pub tiens, quoique cela ne m'empêchera pas de la faire, le hic, c'est que ça ne servira pas à grand chose...
Merci G Mike.
C'est marrant car ce blog a en fait cette fonction de recueil. J'y mets les billets de Maeliova que j'aime tout particulièrement. Comme un best of ... mais aussi pour que ces textes soient dans une unité de ton. Ce qui n'est plus le cas sur maeliova !
Merci en tout cas de ta fidelité !
Ce n'est pas de la fidélité, c'est du plaisir !
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