La marche de l’empereur fut la grosse surprise cinématographique de l’année 2005 : un carton mondial ( 16 millions d’entrées ) récompensé à Hollywood par un oscar du meilleur documentaire. La France plus avare ne lui a attribué qu’un César technique pour le son et une victoire de la musique pour sa bande originale. Moi, Je lui aurais bien attribué l’Oscar ou le César du film documentaire soporifique de l’année.
D’accord, les images et les paysages sont magnifiques. D’accord, ces processions de manchots sont tout à fait étonnantes. D’accord, la musique d’Émilie Simon est sympa. Bien. Il faut à peut prés 20 minutes, générique compris, pour ce dire tout cela. Seulement il reste plus d’une heure à se taper avant de sortir de la salle. Et là commence l’ennui.
Pour ceux qui n’aurait pas encore vue le documentaire, ce film nous propose l’histoire des manchots empereurs et de leur cycle de reproduction unique au monde. Waou ! Si j’avais su, j’aurai enfilé mon bonnet rouge à la Costeau. Des milliers de manchots partent en procession jusqu’à un point de rencontre qui est le lieu de leur reproduction. Commence alors le premier aller. Je résume : il fait froid, c’est dangereux, les plus faibles meurs, les plus costauds arrivent à bon port. Là ils se reproduisent et attendent que la femelles pondent. Il fait toujours froid, c’est hyper dangereux, les plus faibles meurs et les plus costauds attendent. Bingo, l’oeuf sort. Gros moment de suspens. La femelle va t’elle réussir à le transmettre au mâle qui va le couver. Pas simple car le manchot est …. manchot. Il y en a qui loupent leurs coups , et comme il fait froid et que c’est dangereux, il y a plein oeufs qui meurs.
Comme il n’y a rien à becter, les femelles doivent faire le plein d’énergie et retourner là d’où elles sont parties pour se gaver de poissons. Et pof premier retour. Il fait froid, c’est dangereux, les plus faibles meurs, les plus fortes gagnent un filet garni de harengs congelés. Premier bâillements. Les images sont toujours aussi belles mais moins étonnantes puisque l’on s’est déjà tapé l’aller. Et là je me dis, la nature est quand même mal faite. Ce sont forcément les femelles qui se tapent le sale boulot : aller chercher à manger par un chemin dangereux sous une tempête de neige. Pas si simple. Car pendant ce temps les mâles couvent les oeufs en plein milieu du désert polaire. Ils ont rien à becter, il fait froid, c’est dangereux, les plus faibles meurs, les plus forts couvent toujours. ça y est les gonzesses sont repues. Second aller. La musique est belle, les images re-déjà vues, moins et ma paupière droite commence à faiblir.
Ce sont les retrouvailles chaleureuses … enfin presque. Entre temps les petits manchots ont éclot et commencent sérieusement à crever la dalle. Les mâles, eux, sont en hyper-hyper thermie et en hyper hypo glycémie. Normal, il fait froid, c’est dangereux…. Et puis c’est le retour. Et on se retape pour la quatrième fois le chemin. Moi je pique du nez. Il fait chaud, c’est ennuyeux, les plus faibles dorment, les plus costauds baillent. Les coups de coude de mon voisin me sortent de ma léthargie : je rêvais que je faisais du ski de fond au milieu des manchots.
Mais le plus insupportable fut cette volonté de donner des sentiments humains à des bêtes sauvages. Deux manchots se donnent un coup de bec et la voix off nous explique qu’ils s’embrassent. Oooooh ! Le mâle qui vient de louper l’oeuf que tentait de lui passer la femelle, secoue la tête machinalement et l’on nous explique que les deux bestiaux vivent un drame existentielles. Aaaaah ! Cucu la praline était aussi au rendez vous.
César ou non, Empereur ou pas, la marche de ses manchot m’a royalement ennuyé.